Le lycée Ouddak Arab aux abois

Partager

Édifié à la fin des années 80, par l’entreprise française DANTIN, le lycée mixte, Ouddak Arab, de Chemini, venait soulager les lycéens de la région d’un fardeau, contraints qu’ils étaient à de longs déplacements pour rejoindre d’autres lycées comme ceux de Sidi-Aïch, d’Akbou ou de Seddouk.

Vingt cinq ans se sont écoulés, cet établissement scolaire tente de panser ses plaies béantes, entre autres, affaissement d’une partie de la clôture, des blocs d’enseignement vétustes et caducs, des murs lézardés et ornés de graffitis… le cadre de travail est délétère et pour les enseignants et pour les élèves. Pour la deuxième année consécutive, les élèves dudit lycée sont accueillis dans des conditions peu favorableset moins rassurantes, et ce, en raison du chantier afférent aux travaux de construction d’un nouveau lycée, devant remplacer l’ancien, qui ne répond plus aux normes. Un tohu-bohu de matériaux de constructions et d’engins occupe la cour de l’établissement, privant de fait les élèves des moments de détente lors des récréations. Un nouveau bloc administratif est érigé au sein même de la cour, avec tous les désagréments que cela suppose avoir sur le déroulement des cours, véritable casse-tête tant pour les élèves que pour le staff encadreur. Ce chantier qui ne  cesse d’accuser des retards, hypothèque l’avenir des centaines d’élèves. La salle de sport ayant elle aussi son lot de déboires et de couacs est presque finie, selon les dires du directeur de l’établissement, M. Bouklila. Il faut signaler que l’année dernière, les professeurs d’éducation physique ont refusé carrément de rejoindre ladite salle de sport, jugeant que celle-ci est loin de répondre aux normes de sécurité en sus, des anomalies liées au « travail bâclé » de l’entreprise chargée des travaux. Les trombes d’eau ont mis à nu toute l’étanchéité car l’eau suintait le long des murs porteurs, laissant le pavé gagné par une mare aux canards. « Désormais, la salle de sport peut accueillir les élèves sans danger.Les anomalies signalées sont bel et bien réglées », corrobore notre interlocuteur.  Faute de salles pédagogiques, l’administration se trouve contrainte de meubler son emploi du temps, de telle sorte à aménager un planning adéquat et favorable pour l’encadrement des lycéens. 24 divisions avec 4 classes tournantes sont affectées pour les 720 élèves que compte le lycée, sachant que la moyenne d’une classe est de 30 élèves, d’après les propos du premier responsable de cet établissement scolaire. Néanmoins, lors de notre passage, une ribambelle de lycéens vaquait librement devant le bloc administratif et les alentours. On s’est enquis auprès d’un élève de 2AS, Nadir, qui nous dira : « On s’apprête à rejoindre le cours d’histoire-géo, mais apparemment, l’enseignant est aux abonnés absents. Le personnel encadreur manque à l’appel.» S’agissant de l’affaire de l’amiante, ayant fait couler beaucoup d’encre, le proviseur du lycée Ouddak Arab tente de minimiser un tant soit peu tout le bruit tonitruant qu’a suscité le sujuet de cette substance hautement dangereuse. « Ce n’est qu’une pure calomnie visant à jeter un pavé dans la mare. Notre établissement ne présente aucun danger pour la santé du staff encadreur et des lycéens », rassure M. Bouklila. Cependant, l’amiante a été bel et bien utilisée dans sept établissements scolaires à travers le territoire de la wilaya de Béjaia, entre autres, Barbacha, Akfadou, El-Kseur, Akbou…et qui sont l’œuvre d’une entreprise française.  Utilisée comme isolant thermique, l’amiante se présente sous forme d’une texture fibreuse, et qui constitue un réel danger pour la santé des personnes en contact direct avec ladite substance. L’amiante présente un risque sur la santé des personnes lorsque les fibres se détachent des matériaux et se propage dans l’air ambiant. L’inhalation de ces fibres peut provoquer plusieurs maladies telles que : le cancer bronchique, la pneumopathie aigu&euml,; l’asbestose… Au demeurant, le bilan de l’établissement est peu reluisant et loin de refléter l’image qu’il veut renvoyer. Les résultats sont le baromètre de la crédibilité d’un enseignement de qualité chose qui ne semble pas à l’ordre du jour. Le taux de réussite au baccalauréat varie en dents de scie, et rien que pour l’année dernière, le lycée a enregistré un résultat en deçà des attentes. « Avec un taux de réussite au bac qui ne dépasse pas les 35 %, nul besoin de tirer des plans sur la comète. On n’a même pas atteint la moyenne nationale, qui est de l’ordre de 46 %. Ça dépasse tout entendement l’état de déliquescence auquel est réduit notre établissement », s’indigne un parent d’élève. Le nœud gordien de l’administration est son incapacité à insuffler un nouvel élan pour ledit établissement, censé être un lieu de savoir et non pas un lieu où se meurt le savoir.

Bachir Djaider

Partager