Enlevé dimanche soir en haute Kabylie par un groupe islamiste armé, le ressortissant français Gourdel Hervé Pierre, était toujours jusqu’à hier en début de soirée entre les mains de ses ravisseurs.
Aussitôt l’information de son enlèvement confirmée, les services de sécurité algériens ont entamé des recherches afin de libérer l’otage. En effet, dans un communiqué rendu public, dans la soirée d’avant-hier, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités Locales qui a confirmé l’information de l’enlèvement, a indiqué que les recherches étaient toujours en cours. « Des individus ont intercepté le 21 septembre 2014 à 21h00 à hauteur du village d’Ait Ouabane, dans la commune d’Akbil, (wilaya de Tizi-Ouzou), un véhicule ayant à son bord un groupe d’algériens accompagnés du ressortissant français Gourdel Hervé Pierre », a indiqué le ministère de l’Intérieure qui a précisé que le ressortissant français, âgé de 55 ans et guide alpiniste, « est invité et hébergé depuis son arrivée à l’aéroport international d’Alger, le 20 septembre 2014, dans un chalet proche du complexe de Tikjda (wilaya de Bouira) ». Le communiqué a précisé que « les assaillants, après avoir libéré ses compagnons algériens et abandonné le véhicule sur les lieux, ont gardé le ressortissant français et pris la fuite vers une direction inconnue ». Le ministère a affirmé également que « les recherches, aussitôt engagées par les services de sécurité sont toujours en cours à l’heure actuelle ». A cet effet, de sources sécuritaires locales nous ont indiqués, hier, qu’une vaste opération de ratissage a été déclenchée depuis avant-hier. Selon ces sources, plus d’un millier de soldats de l’ANP participent à cette grande opération commandée par les chefs des secteurs opérationnels des wilayas de Tizi-Ouzou et de Bouira. D’importants moyens aériens (avions et hélicoptères) ainsi que des véhicules sont utilisés dans cette opération d’envergure. Une opération durant laquelle des troupes d’élite du service de la lutte antiterroriste de l’ANP ont passé au peigne fin un important périmètre en zone montagneuse situé entre les wilayas de Bouira et Tizi-Ouzou pour tenter de localiser le touriste français, Hervé Gourdel. Ces derniers, se réclamant d’un groupe lié à l’Etat islamique (EI), ont menacé d’exécuter le ressortissant français dans les 24 heures (soit hier soir) si la France n’arrête pas ses frappes contre le groupe jihadiste en Irak. Dans une vidéo de 3 minutes 56 diffusée lundi soir, l’otage français Hervé Gourdel, entouré de deux hommes armés, explique avoir été enlevé par Jund al-Khilafah, un groupe armé dissident d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), apparu au mois de juin, et qui a prêté allégeance à l’Etat islamique (EI) depuis une semaine. « Monsieur le Président Hollande, je suis Hervé Gourdel, je suis né à Nice, en France (…), je suis guide de haute montagne (…). Je suis arrivé en Algérie le 20 septembre 2014 et je suis depuis hier aux mains d’un groupe armé (…) Je vous conjure Monsieur le Président de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas », indiquait l’otage français dans la vidéo en question. Réagissant à ce rapt, le Premier ministre français Manuel Valls, qui se trouvait, hier, en visite de travail en Allemagne, a réaffirmé depuis Berlin, la position intransigeante de son pays vis-à-vis des terroristes, déjà affichée lundi soir par le chef de la diplomatie Laurent Fabius. « La France n’engagera aucune discussion, aucune négociation avec les ravisseurs d’Hervé Gourdel », a indiqué le Premier ministre français. « C’est toute la perfidie du terrorisme que d’avoir recours au chantage, à la mort, de menacer. Si on cède, si on recule d’un pouce, on lui donne cette victoire », a-t-il ajouté.
A. C.