Mechtras, sise au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, fut un chef-lieu de renom depuis quelques décades. Une vallée qualifiée de riche, dont les ressources hydriques très importantes et la fertilité de ses terres ont fait un havre d’aisance et de paix. Sur ses terres poussent encore la plaquemine et beaucoup d’autres fruits : les oranges, les mandarines, les tomates,… Les piments, les citrouilles et d’autres légumes ne trouvent pas d’acheteurs à Mechtras, car chaque foyer avait son propre potager. Les ressources hydriques étant disponibles, les habitants en profitaient, alors, sans grands efforts de la générosité des jardins. Mais la négligence des uns et des autres a fait, en quelques années, perdre à la région son label de beauté et d’aisance. Aujourd’hui, le débit des eaux a sensiblement diminué et des centaines de puits sont pollués. Même la célèbre fontaine du roi, Tala Ouguelidh, a été sabordée par des oisifs. Son eau, pourtant minérale, se perd dans l’oued. Un projet de sa réhabilitation est, certes, prévu, mais l’eau continue de couler à flot sans que quiconque en profite. Au chef-lieu, le constat est amer. Il est tout à fait clair que la ville mérite un sort bien meilleur, elle est normalement destinée à avoir un «look» meilleur et une image plus attrayante, d’autant plus que le don de dame nature est généreux. Néanmoins, l’insouciance, la négligence, les lenteurs administratives et l’absence d’un véritable plan d’aménagement ont favorisé l’apparition de l’anarchie et la dégradation de la ville.
L’amélioration urbaine, pas encore d’actualité
A Mechtras, les trottoirs sont défoncés lorsqu’ils existent. Les vieux et les non voyants risquent de trébucher, car les semblants de trottoirs sont parsemés de trous et de crevasses. Les marchands ambulants, qui étalent leurs marchandises jusque sur la chaussée, s’invitent pour corser l’addition. L’éclairage public est défaillant et non généralisé plusieurs quartiers sont, ainsi, plongés dans le noir à partir de 19 heures. Les canaux d’évacuations des eaux pluviales sont sous dimensionnés et non généralisés. Du coup, à la moindre averse, le chef-lieu se trouve submergé d’eau et la gadoue malmène piétons et automobilistes. Les espaces verts et de détentes n’existent, malheureusement, pas. Les stationnements anarchiques dans tous les sens et la présence de plusieurs arrêts de fourgons ralentissent la circulation devenue chaotique. La présence de nombreux points de vente de boissons alcoolisées et de bars augmente les risques d’accidents, parfois, mortels. Le maire que nous avons apostrophé à ce sujet reconnaîtra : «Notre ville est réellement dans un état chaotique. L’absence des services de sécurité pour faire respecter la réglementation est avérée. Nous les sollicitons à chaque fois pour accomplir leur travail, mais en vain. Concernant l’aménagement urbain, nous attendons toujours un projet dans ce sens, mais notre dossier semble croupir dans les tiroirs du service concerné. Nous leur demandons de l’étudier, de le valider et de dégager les subventions nécessaires pour entamer les travaux qui viabiliseront et embelliront notre chef-lieu».
Hocine T.
