S’dara, village situé à quelque cinq kilomètres à l’est du chef-lieu de la commune d’El Hachimia, sur la CW 97, attend toujours son raccordement au gaz naturel promis par les autorités locales depuis plus de deux ans. Une première occasion a été perdue en 2002 lorsque le chef-lieu a été raccordé au réseau de gaz de ville. Mais, depuis ce temps, des dizaines de villages et bourgades relevant des communes voisines, ont bénéficié de cette précieuse source d’énergie. Certaines bourgades raccordées sont tellement éloignées et d’aspect exclusivement rural, qu’un responsable a proposé d’appeler le gaz naturel dont elles bénéficient non pas « gaz de ville », comme on en a l’habitude de le désigner, mais plutôt « gaz rural » ou de village. S’dara, située à 900 m d’altitude, sur le piémont de Djebel Aïn Hazem, est connue pour son froid rigoureux à partir du mois de novembre et la neige qui bloque les routes. Même le bois que les habitants se procuraient de la forêt est devenu, avec les grands incendies ayant affecté ce patrimoine, une denrée rare. Quant à la bouteille de gaz, elle subit de gros aléas dans la distribution. Chaque année, la même situation de crise s’installe et fait porter parfois la bonbonne à des prix exorbitants, soit de 400 à 600 dinars. Un villageois de S’dara trouve que la commune s’est « trompée de priorités » en installant des adductions d’eau potable censées ramener le liquide à partir du barrage de Tilesdite. « Nous, nous n’avons pas besoin de l’eau de barrage. Tous les foyers ont leurs puits. Même avec la sécheresse qui dure depuis mai 2014, le niveau de la nappe est encore appréciable. Vous n’avez qu’à voir les jardins potagers qui foisonnent autour des maisons. Une nouvelle fois, nous disons à nos élus municipaux que la priorité ici, c’est le raccordement au gaz de ville », tient à confier un quinquagénaire habitant S’dara.
N.M.Taous