Les travailleurs de la Chemiserie du centre, sise à 500m à l’Ouest du chef-lieu de Larbâa Nath Irathen, en grève depuis la fin du mois de juillet, sont passés, hier, à une autre phase de leur action.
En effet, dans l’espoir de se faire enfin entendre par les autorités et les services concernés, les travailleurs grévistes, sans salaires depuis trois mois, ont, dans un premier temps, voulu organiser un sit-in devant le siège de la daïra. Mais très vite, ils décidèrent de recourir à la force, en fermant la RN15 qui relie la commune au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Joint par téléphone, un des ouvriers grévistes nous expliquera que c’était la seule façon pour eux de faire réagir les autorités concernées. Et d’ajouter : « La situation n’a que trop duré et rien n’est fait pour y remédier. C’est depuis le mois de juillet que nous avons entamé notre grève, pour revendiquer nos droits. Mais ce fut en vain. Toutes les portes sont restées fermées ». Notre interlocuteur poursuivra : « Ni le groupe national du textile, ni les responsables locaux n’ont bougé le petit doigt. Personne n’est venu nous proposer un dialogue pour trouver une solution qui arrangerait tout le monde. Aucun responsable n’a fait preuve de bonne volonté pour sauver l’usine et éviter sa fermeture ». Pour rappel, deux camps s’opposent dans ce conflit qui ébranle la Chemiserie du centre. Le premier exige le départ du directeur, alors que le second soutient ce dernier. Et depuis que la grève a commencé les deux groupes ne cessent de se rejeter la responsabilité quant à la situation d’impasse que subit l’entreprise. Pour en revenir à la décision de grève, il est à rappeler que le conflit avait commencé avec la section syndicale qui dénonçait les conditions de travail lamentables des ouvriers. Le directeur avait alors suspendu ses membres et l’affaire se retrouva entre les mains de la justice. Suite à cela, une partie des travailleurs s’est jointe au mouvement de grève, dénonçant leurs conditions de travail précaires, des heures supplémentaires non payées et allant même jusqu’à réclamer le départ du directeur. Une marche a d’ailleurs été organisée pour faire valoir cette revendication. Quelque jours après, un autre groupe de travailleurs s’est manifesté s’opposant au mouvement de grève et exprimant son total soutien au directeur. Par la suite, le conflit stagna et aucune action n’a été entreprise. Mais les travailleurs grévistes ont donc décidé de relancer leur action, hier mardi, en procédant à la fermeture de la RN15. Au moment où nous rédigeons cet article, la situation n’a pas bougé et les grévistes affichent leur détermination à aller loin dans leurs actions, jusqu’à satisfaction totale de leurs revendications.
Youcef Ziad