Devant une assistance nombreuse, l’entreprise algéro-espagnole «Delta nvironnement» a présenté, avant-hier, au niveau de la salle des délibérations de Tazmalt, son projet portant sur la réalisation d’une unité de traitement et de recyclage des déchets ménagers.
Le projet intervient dans un contexte un peu particulier où le déversement des déchets ménagers relève du parcours du combattant. Pratiquement, toutes les communes relevant de la vallée de la Soummam jusqu’à Ath Abbas sont exposées au problème du ramassage et de collecte des ordures et notamment l’opération de leur déversement. En l’absence flagrante des C.E.T (Centre d’Enfouissement Technique) dans toute la région, le projet en question constituera dans l’avenir «la seule alternative pour en finir avec le couac qui entoure chaque opération de ramassage d’ordures», s’accordent à dire les intervenants lors de la rencontre. Ainsi, cette déchetterie, une fois réalisée, sera unique au niveau de tout le continent africain, dira Mr. Mira, maire de Tazmalt, lors de la prise de parole. «Nous avons organisé cette rencontre pour sensibiliser et vulgariser ce projet avant le lancement des travaux», insistera-t-il. La commune de Tazmalt a pris les devants sur Akbou en lançant le projet de la réalisation d’une unité de traitement et recyclage des déchets ménagers. La Sarl Delta Environnement qui est un consortium du droit algérien avec l’appui d’un partenaire européen dont le siège social est basé à Alger, avait proposé relatera le manager, lors de son exposé à l’APC d’Akbou au cours de l’année 2012, l’implantation de l’usine dans ladite commune. «Les responsables d’Akbou ont beaucoup tardé à nous donner une réponse fiable à notre initiative» a-t-il déploré. Sur le chapitre de la réglementation et les étapes à suivre, le secrétaire général de la commune de Tazmalt évoque un choix de terrain ayant été effectué au niveau d’Allaghan. «C’est une parcelle de terrain de 03 hectares qui est largement suffisante pour l’implantation de l’unité», a-t-il dit devant une assistance composée essentiellement de citoyens, représentants de mouvement associatif, des P/APC d’Ighil Ali, d’Ait R’zine et du vice P/APC d’Ighram ainsi que du commissaire de Tazmalt. Quant à Akbou, il n’y avait que le service d’hygiène qui avait assisté à cette rencontre. Le projet se trouve présentement au niveau du Calpiref où le wali de Béjaïa qui aurait, selon nos sources, accordé et validé le projet. 90 tonnes de déchets seront traités par jour «Le projet est, avant tout, social», insiste le manager du Delta Environnement. Le choix porté sur la Kabylie pour réaliser la première unité du pays vient du fond du cœur. «Pour éviter toute suspicion, c’est une question d’affinité que je ressens pour la région dont je suis natif», ajoutera-t-il. Qui financera ce projet ? L’orateur parle d’un investissement privé dont le financement sera complètement pris en charge par l’entreprise. «Nous voulons devenir un acteur économique dans la région et nous tenons à remercier les responsables de Tazmalt qui nous ont ouvert les bras et facilité jusque-là les démarches entreprises» a-t-il déclaré. La mise en service de cette unité sera graduelle. Outre Tazmalt, les collectivités avoisinantes bénéficieront au fur à mesure des prestations de l’unité. Le déversement des déchets, expliquera le conférencier, sera payant mais à un prix dérisoire. «Nous n’avons pas encore tranché sur les modalités de paiement et les prix que devront payer les autres communes pour déverser leurs ordures. Néanmoins, le prix sera établi en fonction des capacités et du budget de la commune…il sera vraiment dérisoire» a-t-il promis. Par ailleurs, l’unité sera en mesure de traiter et de recycler 3,8 tonnes par heure soit 90 tonnes par jour. «Nous allons aussi renforcer l’unité avec un autre Tang qui augmentera la capacité de traitement au double», prévoit le manager. Les déchets, explique-t-il, seront traités sous une température à 1000° à l’aide de l’eau, de l’effet physique ainsi que de la vitesse de rotation. «Les déchets seront traités et prêts à 93% au recyclage. On aura plusieurs types de déchets, des PET, engrais, plastique, verre…etc.» Ainsi, l’orateur insiste sur l’aspect écologique de l’unité : «C’est l’une des récentes inventions, elle ne date que de 2009. Elle ne nuit pas à la population riveraine et elle est surtout économique. Sa réalisation coûtera cher mais le risque est désormais pris».
Menad Chalal

