La Dépêche de Kabylie : Qui est Rahim Bellamdani ?
Rahim Bellamdani : Je me définis comme un passionné d’art et de la photographie, un chercheur en Histoire de la Kabylie… J’ai 34 ans, je suis né à Alger mais j’ai grandi à Tizi-Ouzou. J’ai commencé ma quête des clichés de la Kabylie à l’âge de 21 ans. J’estime m’être spécialisé dans l’une des plus belles contrées d’Algérie qui est la Kabylie.
Parlez-nous de votre travail artistique qui est d’une grande originalité…
Mon travail au départ est celui d’un collectionneur de clichés et de photographies de la haute Kabylie, particulièrement Tizi-Ouzou. Il consiste à donner une nouvelle vie à de vieilles, mais ô combien importantes, photographies. Je fais d’ailleurs aussi de la colorisation, afin de redonner vie à des photographies de villages ou de lieux ainsi qu’à des portraits. Tous les étudiants, historiens et responsables de musées peuvent avoir accès à mes archives avec mon autorisation bien entendu.
Où avez-vous trouvé ces clichés et photographies?
J’ai en ma possession pas moins de 18 887 clichés originale de Kabylie. Le plus rare est celui du bureau arabe de Fort National où les collons donnaient des noms à ceux qu’ils appelaient « les indigènes ». Le plus ancien cliché de Kabylie est en ma possession, il date de 1863 et je n’en suis pas peu fier. Il représente une vue sur Fort National avant l’édification de la caserne. L’exposition d’aujourd’hui comprend seulement 203 clichés.
D’où vous est venue l’idée de collectionner d’anciens clichés et photographies?
Mon arrière-grand-père et mon grand-père avaient un café au chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou. Ils étaient eux-mêmes collectionneurs de (CPSM), des cartes postales semi modernes, de l’époque. Quand j’en ai hérité ce fut un déclic pour moi. Je voulais les partager avec le plus grand nombre de personnes. J’ai alors commencé à fouiner dans des journaux illustré. A partir de 2000, j’ai sérieusement commencé mes recherches de la photo rare de la Kabylie et de fil en aiguille, j’ai réussi à rassembler 18 887 clichés. Je voulais faire profiter un large public de ces archives et photos rares d’où l’idée de les exposés. J’ai même mis le grappin sur un cliché et une photo très rares. Et comme vous le savez certainement, c’est le saint-grâle pour un collectionneur. C’est un cliché original d’époque, «vintage» comme on dit, du procès d’Arezki L’bachir le célèbre bondit d’honneur. J’ai aussi réussi à trouver un portrait fait à main levée de lui. Je l’exposerai à Azazga d’où il est originaire, incessamment.
Avez-vous été approché pour une éventuelle exposition en dehors de la région ou même à l’étranger ?
Jamais ! Je n’ai d’ailleurs reçu aucune aide dans mon travail de recherche. Pourtant, Dieu sait que j’ai frappé à toutes les portes. Celle-ci est ma première exposition.
C’est la première fois qu’en accepte d’exposer mon travail. D’autres expositions en perceptive ?
J’exposerai bientôt à Aïn El Hammam et Azazga, et ça sera l’occasion de montrer des photos rares et originales que j’ai en ma possession, notamment celle représentant le procès d’Arezki L’Bachir. J’ai également une exposition de prévue à Larbaa Nath Irathen.
Propos recueillis par Karima Talis