La Dépêche de Kabylie : Les membres de l’exécutif du CNAPEST ont animé hier une conférence de presse dans laquelle ils ont annoncé votre démission et ajouté que le conseil national va statuer sur la question. Quel est votre commentaire ?
ll Meziane Meriane : cela me surprend énormément, car nous nous sommes mis d’accord le jour où j’ai déposé la lettre de démission, que c’est moi qui annoncerai ma décision à la presse. Ils l’ont fait, libre à eux. C’est que je peux vous assurer que je ne resterai pas les bras croisés. Du moment qu’ils ont rendu publique ma démission, je me demande pourquoi ils attendraient le conseil national pour l’entériner. Il fallait dès le début réfléchir sur cette question avant de se précipiter et l’annoncer à la presse. Ceci dit, puisque la décision est désormais connue par tout le monde, elle est à mon sens acceptée de fait. Et je profite d’ailleurs de cet entretien pour répondre à ceux qui m’ont accusé d’avoir fait circuler des informations faisant état que le CNAPEST m’a laissé tomber. Je défie quiconque de m’apporter des preuves. Ils n’ont qu’à chercher la source ailleurs. Nous avons appris que vous avez démissionné du conseil national du CNAPEST pour des raisons familiales, est-ce vrai ou y a-t-il d’autres motifs qui auraient motivé votre décision ?
ll En effet mon fils est malade, ce qui m’a d’ailleurs empêcher d’assister au conseil national du CNAPEST tenu au courant de cette semaine. Mais, en réalité, cela n’est pas la raison principale pour laquelle j’ai décidé de quitter ce syndicat. Quand je vous ai dit que je ne resterai pas les bras croisés, je voulais dire que j’œuvrerai à la mise en place d’un syndicat digne du nom. Pour être plus clair, j’annonce que Meziane Meriane quitte un segment pour un autre. Les assises de ce nouveau syndicat qui est en phase de création, sont programmées pour incessamment. En attendant nous avons déposé un dossier au niveau du ministère du travail pour le RCPEC d’enregistrement et je pense que les choses vont bon train. Comment être optimiste après votre expérience au CNAPEST lequel après plus de trois ans d’activité n’a pu décrocher son agrément ? ll Pour lever toute équivoque j’interpelle de prime abord l’opinion publique de ne pas interpréter mon geste comme une démarcation à la grève programmée pour le 15 et le 16. Je suis sûr que cette dernière sera une réussite. Mon départ n’aura aucun impact sur la grève, car il ne s’agit pas d’une personne. Quant à votre question, je vous assure que je suis en effet optimiste. Reste maintenant à adopter une méthode de travail. A mon sens, il est impératif qu’avant de procéder à n’importe quelle action de protestation, d’épuiser toutes les voix susceptibles de satisfaire les revendications des enseignants.
Peut-on avoir plus d’informations sur ce nouveau syndicat ? ll Pour l’instant je ne pourrai rien divulguer mais je vous promets de vous fournir tous les détails, que ce soit la dénomination du segment ou la composante du syndicat la semaine prochaine. Car je prévois d’animer une conférence de presse lundi prochain à Alger et là je répondrai à toutes les questions.
Ne craignez-vous pas que les enseignants vous tournent le dos ? ll Bien au contraire, le futur vous le montrera. Le terrain sera le seul juge de la représentativité de notre nouveau syndicat. Notre objectif est d’avoir un statut qui nous permettra d’avoir plus de prérogatives et d’agir dans un cadre légal. Celui qui voudra adhérer au mouvement, il sera le bien venu. La porte est ouverte à tous les enseignants. Et pour finir je tiens à souligner que je n’ai pas lâché le CNAPEST, c’est un choix, car je voulais être libre.
Propos recueillis par Wassila O. H.