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La polyclinique dépassée

La polyclinique d’El Kseur, sise à hauteur du chef-lieu communal, peine à assurer correctement la mission de service public de proximité qui lui est assignée. Nul besoin, en effet, de détenir la science infuse pour se rendre à l’évidence de l’inadéquation qu’il y a entre les capacités d’accueil de cette structure de santé et les besoins des usagers. Ce fossé est d’autant plus large que la polyclinique doit, en sus d’assurer la couverture sanitaire de la population locale, prendre en charge la communauté estudiantine des résidences universitaires, forte de près de 10 000 étudiants.  « En terme de population, les cités universitaires de Berchiche représentent l’équivalent d’une ville qui vient ainsi se greffer à l’agglomération d’El Kseur. Cela appelle nécessairement la construction de nouvelles infrastructures sanitaires », fait remarquer un père de famille résidant au lotissement Akal Aberkane. La polyclinique construite durant les premieres années post indépendance, donne des signes patents de vétusté. Les locaux abritant les différents services sont devenus au fil des ans, trop exigus pour satisfaire une demande de soins sans cesse plus accrue. Entre autres prestations, la structure assure des consultations en médecine générale, en soins dentaires, en psychologie et prend en charge les urgences médicales. Un service de radiologie et un laboratoire d’analyses sont également disponibles, nous signale-t-on. Plus que tous les autres services, le pavillon des urgences semble être le point de chute de toutes gouailles et les récriminations des usagers, insatisfaits de la célérité de la prise en charge. « Cela fait plus d’une heure que je suis là à attendre mon tour, et on me demande de patienter encore », lance à la cantonade un quadragénaire, assis à même le sol à l’entrée du service. Des éclats de voix et des vociférations retentissent dans la salle d’attente bondée. Les patients sont, à l’évidence,… impatients. D’aucuns désertent la salle d’attente pour encombrer le couloir. Un agent paramédical tente avec beaucoup de tact de rasséréner les esprits. « C’est tous les jours le même scenario. On fait ce qu’on peut, mais ce n’est pas si évident », lâche-t-il, un tantinet impuissant. « Les gens ont le fâcheux reflexe de se précipiter aux urgences, pour le moindre bobo », tranche un médecin urgentiste, entre deux oscultations.  Le toubib confesse que « plus de deux cas sur trois ne relèvent pas vraiment d’une urgence ».  Bien des usagers de la santé estiment, de leur coté que la commune mérite de voir son parc étoffé par la construction de nouvelles structures. « Dans une ville qui aspire à devenir un pôle universitaire, la réalisation d’un hôpital me semble plus que nécessaire pour la mettre au diapason et, du même coup, en finir avec les schémas surannés », suggère un citoyen du quartier Berchiche.

N. Maouche

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