Les paysans dans le désarroi

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La commune d’Ath Mellikèche, dont le chef-lieu communal Agouni Oguerouaz est situé à 80 kilomètres au sud de Béjaïa, est connue pour sa vocation agropastorale.

Située sur les contreforts méridionaux du massif montagneux du Djurdjura, cette municipalité compte 22 villages, dont les plus importants sont : Agouni Oguerouaz, Ath Ouamar, Tignatine, Taghalat et Aguentour. L’agriculture dans ces villages prédomine sur d’autres secteurs d’activité eu égard à la disponibilité des terres agricoles, quoique escarpées, en ce sens que ces villages se trouvent, pour la plupart, nichés sur les flancs des contreforts du Djurdjura. Dans cette commune, l’arboriculture, en particulier l’oléiculture, occupe une place de choix. Les cultures maraîchères et l’élevage des animaux, comme les différents cheptels bovins, ovins et caprins, constituent également une source de pitance pour les habitants. Néanmoins, depuis les dernières années, la tendance est au délaissement de l’agriculture et de ses filières dans cette commune, à cause du nouveau mode de vie, et du désintérêt qui va crescendo, des nouvelles générations à reprendre le flambeau des aînés, lesquels en vieillissant, ne trouvent plus la force pour travailler les terres, laissées en jachère. Et subséquemment, c’est tout le savoir-faire ancestrale qui se trouve perdu, nous le craignons, à jamais ! Néanmoins, les quelques dizaines de paysans qui travaillent encore leurs terres dans ces localités, se trouvent, au jour d’aujourd’hui, confrontés à un autre problème et pas des moindres : L’impossibilité d’établir l’acte de propriété car la commune n’a pas été cadastrée! En effet, selon des informations en notre possession, la commune d’Ath Mellikèche n’a pas bénéficié d’une opération de cadastrage depuis l’indépendance du pays! Ce qui met en difficulté les propriétaires terriens, qui voudraient bénéficier des aides de l’état dans le cadre du FNDRA (fonds national pour le développement rural et de l’agriculture). Les héritiers se trouvent toujours dans l’expectative, car les terres de leurs aïeux ne peuvent en aucun cas être réparties entre eux, en l’absence des actes de propriété ! Cette situation influe, par conséquent, négativement sur l’agriculture dans cette commune, laquelle est considérée comme l’une des municipalités les plus déshéritées dans le pays !

Syphax Y.

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