Les cours de soutien en vogue à Tizi-Ouzou !

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Pour mettre toutes les chances de réussite du côté de leurs enfants, les parents d’élèves se sacrifient et se privent de beaucoup de choses pour pouvoir régler les factures  des cours de soutien. 

En effet ces dernières années, ces cours sont en vogue et deviennent indispensables pour réussir. Que ce soit dans les villages ou dans les chefs- lieu, des garages aménagés sont utilisés pour prodiguer des cours à des écoliers des trois paliers de l’éducation. Certains enseignants et beaucoup de jeunes licenciés chômeurs font de ces cours leur gagne- pain. Des garages sont loués, quelques tables et chaises et parfois des bastings et un tableau de fortune font l’affaire. Les conditions d’accueil et d’hygiène sont souvent bafouées, la surcharge des locaux n’est guère un problème, l’essentiel est de trouver une place pour «étudier». Le comble c’est que certains s’improvisent en professeurs sans la moindre formation et s’amusent à enseigner toutes les matières. Un donneur de cours de soutien se charge des cours de langue, de mathématiques, de sciences naturelles et de physique.  On déduira facilement qu’il y a arnaque et un manque flagrant de sérieux ! Y a-t-il vraiment des licenciés qui maîtriseraient toutes les matières dans notre système éducatif ? La réponse est évidemment : Non ! L’essentiel dans toute cette affaire est de ramasser de l’argent. Rappelons que les prix pratiqués sont souvent onéreux et exagérés. Les élèves de 5AP sont sommés de payer entre 400 et 500 DA par mois pour 8 séances. Les cours destinés aux collégiens candidats au BEM sont cotés à partir de 800 DA. Les cours pour les candidats au baccalauréat sont cotés à 250 DA la séance de moins de 2 heures. C’est bien évidemment trop cher quand on sait que certains qui suivent des cours de maths, de physique et de sciences doivent débourser la moyenne de 3000 DA mensuellement. Le résultat n’est pas toujours garanti. «Personnellement je paye des cours pour ma fille qui est en terminal. Elle me dit que sans ces cours, ses chances de réussite seraient limitées car à l’école, les profs ne font que liquider le programme et les risques de grèves ne feront que compromettre sa réussite. J’ai du coup accepter de payer ses cours (maths et physique) qui s’élèvent à 2000 DA par mois et bien sûr, il faut s’acquitter des frais de transport et des casse-croûte de midi», dira un parent du côté des Ouadhias. Imaginons maintenant que ce même parent à un autre candidat à l’examen de 5AP et un autre au BEM. La facture est bien entendu  plus salée. Sachant que le mois de juin est encore loin, ces écoliers pourront-ils tenir le coup avec la surcharge des cours officielles prodigués dans les établissements et ceux des cours supplémentaires. Tout porte à croire que beaucoup craqueront avant la période des examens. Les cours de soutien sont bons mais à conditions qu’ils soient prodigués dans des lieux commodes, au bon moment, à petites doses et surtout par de véritables professeurs. Les parents, avant d’envoyer leurs enfants assister à ce genre de cours, doivent au préalable faire leur enquête sur les conditions d’accueil et d’hygiène et sur l’identité du chargé des cours. Car par les temps qui courent, tout le monde s’improvise en professeurs qualifiés et pense détenir les clés de la réussite.                    

 Hocine T

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