La stèle de Si M’hand inaugurée

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Faisant suite à l’ouverture des journées (26, 29 décembre 2005) à la mémoire de Si M’hand, vers 16 h, devant une foule nombreuse rassemblée sur la place du Colonel Amirouche, la stèle monument à la mémoire de Si M’hand a été inaugurée.Fébrilement, les mains de M. Salhi, Adli, Hachi, Lahlou Hamid, Keffous, se mêlèrent pour dévoiler la stèle drapée de tissus blanc et rouge.Des allocutions d’usage, nous retenons essentiellement que cette œuvre est inédite à travers le monde. C’est le plus bel hommage pour cet homme, en acier trempé. Même en dur (ciment, fer, plâtre) aussi solide qu’un roc de 3 tonnes et demie (socle non compris) imposant du haut de ses trois mètres quarante, Si M’hand statufié exhortera toutes les générations à tenir tête devant toute forme d’adversité.La statue est désormais le symbole, le synonyme d’un passé glorieux et d’un pas de plus vers la culture, se sont accordés à dire les co-orateurs. L’artiste des Beaux-Arts, le jeune Lahlou Hamid, maître de cette œuvre, en toute modestie dira que la stèle a été faite en deux mois, coulée dans le moule en deux nuits.Très ressemblante aux photos, la réalisation retrace fidèlement les reliefs. La sculpture met en évidence le bouc qu’arborait le disparu, une bouche largement ouverte pour libérer un autre poème, les jambes écartées dans l’attitude de la marche, les pans d’un burnous rejetés vers l’arrière et le bras tendu signifiant une disponibilité instantanée pour la résistance au mal.M. Keffous eut une pensée émue pour son ami de toujours, le regretté Mohamed Haroun, l’indomptable militant de la cause berbère. M. Keffous rappelle que Haroun Mohamed, ce fils de la région (Tifrit) mérite lui aussi hommage, éloge et pourquoi pas une stèle.Pour revenir à Si M’hand, sa stèle le mois prochain sera fixée au niveau de la placette “Bouyoucef-Achour” après que les études techniques de sol aient donné leurs conclusions.L’après-midi ainsi rempli, sous un ciel conciliant, se poursuit. A 19 h, la salle des délibérations de l’APC ouvre grand ses portes pour accueillir les conférences animées par rachid Mokhtari, Adli Younès et Mammeri Ali. Tout est présenté et finement explicité qu’il s’agisse de la vie, de l’œuvre, de l’esprit ou de la personnalité de Si M’hand. “Ce forgeron du verbe”, a-t-on retenu, traînait en son sein ses douleurs et celles de tout un peuple. Sans dualité langagière, il mêlait à ses vers kabyle, arabe et français lexicaux, commente Rachid Mammeri. Slimane Azem et Allaoua Zerrouki l’ont chanté dans les répertoires socio-politiques.Malgré l’absence d’éditions entre 1969 et 2001, beaucoup d’ouvrages sur Si M’hand ont été édités. Au moins 400 poèmes sont aujourd’hui disponibles. Il est vrai qu’en attendant le soutien du livre par l’Etat, il est primordial de promouvoir la communication par le biais de telles journées de manifestations culturelles, nous confient M. Adli et Mammeri.Pour M. Salhi, “la Chaîne II et Radio Soummam ont toujours été à nos côtés”. Nous devons rectifier deux coquilles qui se sont glissées dans notre article “Si M’hand, le poète vertueux”.Si M’hand est décédé le 28 décembre 1905 et non en 1906, suite à une tuberculose pulmonaire et non suite à une gangrène comme mentionné dans ledit article du 27/12/2005.

Maraoui Saïd

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