Le film «Fadhma N’Soumer» de Belkacem Hadjadj a été présenté,hier, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’immigration coïncidant avec le 17 octobre, et ce, en présence de représentants locaux, à leur tête le wali M. Abdelkader Bouazghi, et d’un grand public.
En effet, ce film raconte une histoire remarquable d’une héroïne, déesse des monts du Djurdjura pendant la période coloniale.Le public Tizi-Ouzien a été subjugué et très satisfait de cette première diffusion du film «Fadhma N’Soumer» présenté hier en matinée, à la maison de la culture. Le réalisateur, Belkacem Hedjadj, présent, lui et quelques acteurs, à l’occasion de cette présentation, a essayé de rester fidèle à l’histoire de cette grande dame à travers son film. Du moins au peu qu’on connait de sa lutte farouche et du dénie qu’elle a affiché à l’encontre du colonisateur. Lors de la projection, on s’y croyait au XIXe siècle. Le décor, plus vrai que nature, les effets vestimentaires, la music et les chants héroïques d’Ali Amrane qui se dévoile acteur dans plusieurs scènes. Mais aussi d’autres détails à travers lesquels se lient l’effort et les recherches entreprises. Les scènes de batailles ont aussi marqué l’assistance. Des batailles entreprises dans un premier temps par le Cherif Boubaghla (interprété par l’acteur franco-magrébin Assad El Bouab). Avant que ce dernier ne soit trahi et assassiné par ces anciens hommes de mains. Le mouvement d’insurrection essoufflé renaît de ses cendres suite à la sagesse mais aussi l’implication personnelle de la Jeanne d’Arc du Djurdjura. Le film a séduit le public présent à la salle de spectacles de la Maison de la culture. Un public qui n’a pas manqué de faire une ovation au terme de la projection. La mise en scène a plu, notamment le jeu des acteurs collant à la peau des personnages mis en scène. Ceci, malgré le faite que l’accent de l’actrice principale, mise en avant dans le rôle de Lala Fadhma, ait un peu déçu. Un accent, qui pour le public intervenu lors d’une séance questions-réponses improvisée au terme de la projection, «ne correspond pas à la langue parlée jadis». Un bémol que le réalisateur tâchera d’expliquer par le fait qu’il n’est pu trouver parmi les acteurs qui se sont présentés aux castings, l’image de l’actrice qui correspond à l’idée qu’il avait en tête. Le choix c’est, en effet, porté sur l’actrice française d’origine libanaise, Laëtitia Eïdo. Une actrice qui a dû apprendre tous ces textes, car ne maîtrisant pas le kabyle. Le réalisateur ne se plaint néanmoins pas du résultat final. Il ajoute dans le même sillage : «Je ne pouvais prendre le risque d’élargir le champs du casting aux non comédiens». Une grande responsabilité dira-t-il, qui ne pouvait aboutir faute de temps nécessaire à la formation et l’initiation au jeu d’acteur requis». Belkacem Hadjadj avoue, par ailleurs, qu’il mijotait, depuis longtemps, l’idée de mettre sur grand écran l’histoire de Lala Fadhma N’Soumer, d’ailleurs, «c’est sûrement le rêve de n’importe quel réalisateur», dira-t-il. Et de souligner : «A l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire du déclanchement de la guerre de libération, des enveloppes spéciales ont été dégagées, et il fallait profiter de l’occasion pour réaliser le film». Belkacem Hadjadj a, par ailleurs, rendu hommage aux acteurs réels du 17 octobre 1961, démontrant à la même occasion sa joie de voir son film projeté dans le cadre de la célébration de cette grande date historique.
Tassadit Ch.
