«Les crimes de la France coloniale à l’encontre des Algériens sont impardonnables»

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Pour le ministre des Moudjahidine, M. Tayeb Zitouni, les crimes «abjects et inhumains» qu’a commis l’armée coloniale française à l’encontre des Algériens sont «impardonnables».

«Nous ne réclamerons pas le pardon de la France. Mais, nous continuerons, à travers des conférences, colloques, commémorations et célébrations, à témoigner des crimes, tortures et massacres que le colonialisme français a perpétrés en Algérie durant la période coloniale, jusqu’à ce que naisse en France une génération qui reconnaîtra les torts commis à l’encontre des algériens, se repentira et demandera pardon. Et lorsque on nous demandera pardon, nous refuserons d’accepter parce que ces crimes sont impardonnables», a indiqué le ministre des Moudjahidine, qui était, le 16 et 17 octobre, en visite à Bejaïa pour commémorer la répression sanglante et le massacre de manifestants algériens le 17 octobre 1961, à Paris, par la police française sous les ordres du sinistre Maurice Papon. Les algériens qui manifestaient à l’appel du FLN pour réclamer l’indépendance de l’Algérie ont été alors sauvagement réprimés par les policiers français, faisant des centaines de morts. M. Tayeb Zitouni, qui a fait cette déclaration au centre de tortures d’Aokas, érigé par l’armée coloniale, a promis de dégager une enveloppe financière pour la réhabilitation de ce centre afin que celui-ci reste un témoignage vivant de la barbarie du colonialisme français. «Nous avons un programme de réhabilitation des centres de tortures et autres édifices ou endroits qui témoignent des crimes de l’armée coloniale française, afin de servir de témoins à nos jeunes», a-t-il affirmé. Par ailleurs, la délégation ministérielle s’est rendue, en compagnie du wali, des autorités locales et d’anciens Moudjahidine, à la commune d’Ifri Ouzellaguene pour visiter le Musée du congrès de la Soummam. Le Ministre a promis de subventionner les travaux de réhabilitation et d’extension de ce site historique, qui renferme le lieu où s’est tenu le congrès de la Soummam. «Ce n’est pas pour vous jeter des fleurs, mais Bejaïa est la mère de la révolution algérienne. C’est ici que la révolution a été structurée. Concernant la réhabilitation du site, nous dégagerons une enveloppe financière de 3 milliards. Mais, pour le cimetière des chouhadas, il faut recourir à un montage financier entre la wilaya, l’APW et l’APC», a-t-il déclaré. Avant de quitter la région historique d’Ifri, le Ministre des Moudjahidine s’est recueilli à la mémoire des martyrs de la guerre de libération nationale, en déposant une gerbe de fleur au cimetière des Martyrs. De retour à la ville de Bejaïa, M. Tayeb Zitouni a inauguré une annexe du Musée du Moudjahid, dédiée selon lui à la à la mémoire et à la recherche historique. «Ce lieu doit être ouvert à tout un chacun, jeunes, étudiants, chercheurs, et pas seulement à la famille révolutionnaire. Nous avons mis à votre disposition tous les moyens nécessaires pour enregistrer, filmer et écrire en vue de collecter des informations et conserver l’histoire de la révolution», a indiqué le Ministre au directeur du Musée. Interrogé sur le dossier des archives, M. Tayeb Zitouni a souligné «que le plus important et gros des archives est en Algérie». Néanmoins, il a ajouté que des accords sont signés entre l’Algérie et la France pour permettre aux historiens d’utiliser les archives se trouvant à l’étranger. Par ailleurs, le Ministre des Moudjahidine a inspecté le projet de réalisation d’un centre de repos au profit des Moudjahidine et ayants droit, au niveau de la commune côtière de Souk El Tenine. Le montant alloué pour ce projet, s’étalant sur une superficie de 11 182 m2, avoisine les 34 milliards. L’infrastructure renfermera, entre autres, 60 suites, 120 lits et une unité de soin avec piscine couverte.

Boualem Slimani 

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