Les recommandations du CTC

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La semaine dernière, le CTC a remis au wali de Béjaïa les résultats d’une étude que ses ingénieurs et architectes ont élaborée sur le vieux bâti de la ville de Béjaïa.

«Maintenant, déclare le wali, nous avons un vrai outil de travail qui nous permettra de prendre correctement en charge l’entretien et la restauration des vieilles bâtisses de la ville. »  La vieille ville regorge de vieux immeubles et vieilles maisons qui sont dans un état de délabrement inquiétant. Le travail des experts du CTC a consisté une fois le périmètre délimité à appliquer un certain nombre de critères techniques, afin d’arriver à classer lesdites bâtisses par catégories, selon leur état de conservation. Aucun quartier n’a été épargné par l’étude. La ville a été sillonnée de long en large pour repérer toute construction qui souffrirait de quelque délabrement que ce soit. Les dégradations ont plusieurs origines : L’eau en est la première. En effet, les infiltrations des eaux de pluviales causent beaucoup de dommage aux constructions. Ajouter à cela le problème des ruptures de canalisations et autres systèmes d’évacuations des eaux usées, ainsi que le mouvement des eaux souterraines très abondantes dans la ville. D’un autre côté il n’échappe à personne que la vieille ville a été construite à flanc de montagne, sur des terrains en pente qui peinent à se stabiliser. De plus la nature du sol sur lequel un certain nombre de constructions ont été bâties ajoute aux risques de glissement des terrains, d’autant plus que les études de sol n’étaient pas faites systématiquement par les constructeurs de l’époque. Heureusement que ce n’est plus le cas aujourd’hui, du moins, en ce qui concerne les constructions ayant obtenu un permis en bonne et due forme. Même avec cela, il arrive que des modifications soient faites sur des bâtisses ayant été construites dans les règles de l’art, mais sans avoir été approuvées par les services compétents. Parfois les modifications touchent la structure même des constructions, les fragilisant et les mettant en danger d’écroulement. L’autre danger, dont les experts du CTC ont parlé est de l’ordre des risques naturels, tels que les séismes. Et la région de Bougie a particulièrement souffert de ce phénomène ces deux dernières années. Il convient de toujours rappeler aux constructeurs de tous bords, de respecter les normes de constructions parasismiques. Les architectes et les ingénieurs en BTP ont reçu toute la formation nécessaire pour aider à réaliser les nouvelles constructions dans le respect de ces normes. Les quartiers qui semblent le plus touchés dans la ville semblent être la rue Fatima, allant de l’ancienne poste jusqu’au quartier de BabElouz, Houma Karamane, Houma Oubazine, Lacifa et Taassasth, la rue du Vieillard et ses environs immédiats, le quartier des Cinq Fontaines, et d’autres anciens quartiers également. Le résultat de l’enquête a déterminé les chiffres suivants : moins de 10% des bâtisses sont considérées comme étant en bon état. Plus de 20% ont subi de légers dégâts, tandis que plus d’une construction sur quatre menace de s’effondrer, dont 12% ont subi de forts dégâts. Enfin, seul un bâti sur trois a subi des dégâts de moyenne importance. Maintenant que le constat a été établi et les problèmes cernés, gageons que la prochaine étape consistera à débloquer les budgets et à lancer les travaux de restauration, avant qu’un drame n’arrive. Il y a, en effet, de nombreuses familles qui sont contraintes d’habiter des maisons qui se trouvent dans des situations catastrophiques, n’ayant pas les moyens de faire face aux coûts de l’entretien et des réparations.

N. siyani

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