Plusieurs actions de protestation citoyenne ont été enregistrées, hier, dans la wilaya de Béjaïa, menées par des citoyens en butte à une multitude de problèmes liés notamment à la dégradation de leur cadre de vie.
Dans la commune montagneuse de Semaoun, sise à 40 kms au sud du chef-lieu de wilaya, les habitants d’Agourbi ont procédé carrément, à la fermeture de l’unique voie ferrée, reliant Bejaïa à Beni-Mansour et le blocage de toutes les routes donnant accès à cette municipalité. Ces protestataires, qui ont dénoncé au passage le laxisme des autorités locales, réclament, principalement, la réhabilitation du chemin communal menant vers leur village et une meilleure distribution de l’eau potable vers les foyers. « La route donnant accès à notre localité est dans un piteux état. Durant la saison des grandes pluies, elle se transforme en véritable bourbier, rendant la circulation des plus difficiles », ont déploré les habitants d’Agourbi, lesquels ont cadenassé également le siège de leur APC. Par ailleurs, les habitants de la localité Ichoukar, relevant de la commune d’Aït R’zine, ont fermé quant à eux, le siège de leur mairie pour dénoncer les promesses non tenues des responsables locaux et exiger une prise en charge concrète de leurs doléances. Ces riverains ont soulevé avec acuité le problème du manque d’eau potable et le retard enregistré dans le raccordement de certains foyers en électricité. Selon une source municipale, la pénurie en eau potable sera réglée dès la réception du projet du transfert d’eau depuis le barrage hydraulique Tichi-Haf. Concernant l’alimentation en électricité l’APC d’Aït R’zine impute ce retard à la direction des Mines, maître d’ouvrage du projet. En outre, les habitants d’Ichoukar réclament la délocalisation de poulaillers implantés à proximité des habitations, mettant en avant les désagréments causés par les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent. Pour sa part, l’APC d’Aït R’zine a affirmé que le sujet lié à l’implantation de ces poulaillers le dépasse, d’autant plus que leurs propriétaires détiennent des autorisations. « Le dossier des poulaillers nous dépasse. Leurs propriétaires possèdent des avis favorables qui leur ont été délivrés par les institutions habilitées à le faire. Nous ne pouvons pas dans ce cas intervenir pour les empêcher d’exercer leur activité »,a indiqué une source municipale. Notons que ces actions de protestations, devenues monnaie courante dans la wilaya de Bejaïa, ont fortement pénalisé des centaines de citoyens. Les passagers de l’autorail à destination d’Alger ont été contraints d’annuler leur déplacement ou de changer le moyens de transport, alors que les citoyens qui se sont rendus, hier, au service d’état civil des mairies de Semaoun et d’Aït R’zine n’ont pas pu obtenir leurs documents administratifs.
Boualem Slimani

