A l’instar du chef-lieu de wilaya et des grandes agglomérations, la ville d’Akbou a enregistré, ces jours-ci, l’arrivée de subsahariens, originaires du Mali et du Niger.
En effet et comme nous l’avons constaté lundi dernier, au niveau de cette grande ville, des subsahariens sillonnaient les rues de la ville en quémandant. Munis de gamelles, ces réfugiés supplient les passants de leur remettre des pièces de monnaie afin de subvenir à leurs besoins. Ces personnes, très mal-en-point, se déplacent en familles ou individuellement. Elles sont accompagnées par des enfants de bas âges et d’adolescents. Cela n’a pas manqué de susciter l’intérêt et surtout la pitié des habitants d’Akbou, qui n’hésitaient pas à mettre la main à la poche et donner quelques dinars à ces damnés, qui ont connu les affres de la guerre civile au Mali et la famine au Niger. Nous avons tenté de nous entretenir avec quelques-uns de ces réfugiés, mais nous nous sommes malheureusement achoppés à l’obstacle de la langue, car ils ne maîtrisent que quelques mots en Français. Cela ne nous a pas empêchés d’approcher ce jeune trentenaire, qui dit être venu du Niger. Ce jeune réfugié tend un bol à tous ceux qu’il croise sur son chemin. Un passant lui demande d’aller travailler, car, apparemment, il est bien portant mais le jeune homme lui répond, mélancoliquement avec des gestes, qu’il ne peut pas le faire car il est «malade»! Ces réfugiés font désormais partie du décor de la société venant grossir la liste de quémandeurs «nationaux» qui pullulent dans la ville d’Akbou. En l’absence de structures d’accueil pour ce genre de personnes en détresse, les réfugiés Maliens et Nigériens se trouvent livrés à eux même, et surtout à la rue, où ils risquent d’être agressés, violés et même «tués »! Bon nombre sont unanimes quant à la nécessité absolue de prendre en charge ces réfugiés, qui devraient bénéficier de tous les égards et d’assistance, car ce sont des humains avant tout !
Syphax Y.