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Tizi-Gheniff paralysée

Les transporteurs assurant la ligne Tizi Gheniff-M’Kira sur une douzaine de kilomètres ont observé hier, leur sixième journée de grève. Alors que ceux qui vont de cette ville vers Draâ El-Mizan ont reconduit leur mouvement de protestation, débuté mercredi dernier, bien que l’entreprise ait repris les travaux sur la RN68. «Nous sommes solidaires avec nos collègues de Tizi-Gheniff qui activent sur le CW107. On ne va pas reprendre si les opérations ne seront pas lancées sur ce chemin», nous dira ce transporteur accosté au niveau de la station à Tizi-Gheniff. Au sujet de la restauration de cet axe routier, on croit savoir que les opérations ont été confiées à une entreprise. Il s’agit de douze kilomètres d’accotements et de trois kilomètres en béton bitumineux. «On ne demande rien que de voir ces deux opérations concrétisées. Nous sommes exaspérés par ce problème qui nous empoisonne notre quotidien. Combien de fois avons-nous assisté à des accidents en raison de manque d’accotements ? Et puis, il faut savoir que cette route est très difficile à cause de ses nombreux virages et aussi à cause des endroits rétrécis», dira ce transporteur d’Ath Itchir. Lors de leur dernière rencontre, suite à la fermeture du siège de la daïra et ceux des deux communes (M’Kira et Tizi-Gheniff), les transporteurs ont opté pour tenir un meeting (hier) afin, d’une part, expliquer les raisons pour lesquelles ils ont décidé de protester, et d’autre part pour réitérer leur position tout en interpellant les autorités de wilaya à ce sujet. «C’est l’assemblée qui décidera de la suite à donner au mouvement. Et puis, il est temps de faire dissiper toutes ces interprétations erronées collées à notre mouvement, parce qu’il y a trop de rumeurs et de mauvaises intentions de la part de ceux qui aiment détourner les revendications des taxieurs qui sont colportées ici et là. Nous nous excusons auprès de nos clients, mais nous n’avons aucune voie de revendication à part celle-ci», nous répondra un chauffeur de taxi. Une chose est sûre, ce mouvement a tout de même pénalisé les usagers de ce moyen de transport. Hier, jour de marché hebdomadaire, aussi bien au niveau de l’arrêt vers M’Kira et le versant d’Imazallen que de celui vers Draâ El-Mizan, des centaines de voyageurs y étaient bloqués. «C’est trop. Qu’on leur règle leurs problèmes et qu’on nous laisse voyager quand on veut et lorsqu’on le décide ! Vraiment, on dirait qu’il n’y a pas de loi dans ce pays. Laisser des citoyens livrés à eux-mêmes, une semaine entière, ne peut se passer que chez nous», fulminera cet habitant de Badis qui cherchait à louer un clandestin d’autant plus qu’il était en famille. Le long de la RN68, il nous a été donné de voir des dizaines de personnes faire de l’auto-stop. « Nous attendons ici depuis dix heures et nul ne s’est arrêté pour nous prendre. On est venu d’Alger et comme par hasard, nous avons préféré de descendre aux Issers car nous ne savons pas que les transporteurs étaient en grève. Et voilà nous y sommes bloqués», interviendra un père de famille. Ce mouvement commence vraiment à agacer les voyageurs à destination de cette ville et des villages environnants. Quelle sera l’issue qui sera donnée au mouvement ? La réponse nous l’aurons aujourd’hui.

Amar Ouramdane

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