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Tizi-Gheniff ville morte

Tizi-Gheniff a connu un événement inédit, hier, dimanche. Toutes les activités ont été paralysées et la ville offrait un visage fantomatique comme si toute sa population a fui alors qu’elle est juste restée cloîtrée chez elle. 

Ainsi, hormis les officines de pharmaciens, aucun commerçant ou boutique n’a levé le rideau durant toute la journée alors que les transporteurs et les taxieurs, en grève depuis plusieurs jours, sont naturellement satisfaits de ce large soutien de toute la population de la daïra. Au chef-lieu, dans la soirée du samedi dernier, la coordination des comités de villages de la commune de Tizi-Gheniff avait rendu publique une déclaration où elle a appelé l’ensemble des citoyens et commerçants à observer une journée de grève, hier dimanche, en guise de solidarité avec les transporteurs en grève depuis plusieurs jours. Par ailleurs et dans le même communiqué la coordination des comités de villages de la commune de Tizi-Gheniff a tenu encore à souligner, avec regret, que malgré les multiples cris de détresse de la population, dans ses différentes catégories, les autorités concernées tardent à apporter des réponses adéquates à leurs revendications légitimes, à l’image souligne encore le communiqué des revendications des transporteurs de la commune.  Au demeurant, cette action extrême des transporteurs qui n’a psa été sans conséquences sur l’activité quotidienne de la région. D’ailleurs les écoliers, les collégiens et les lycéens  ne suivent plus leurs cours depuis l’entame de cette grève. Aussi, les revendications des transporteurs demeurent toujours les mêmes, à savoir le revêtement de la route menant de Tizi-Gheniff à Draa El-Mizan et de Tizi Gheniff à Isser, d’une longueur de dix kilomètres environ, comme ils exigent également la réhabilitation de la route menant de Tizi-Gheniff à Ait Itchir et M’Kira (CW107) tout en demandant également la prise en charge effective pour la réalisation d’une station pour tous les transporteurs ainsi que l’installation des différentes signalisations. À M’Kira, depuis la dernière action de la coordination des comités de villages de la commune de Tizi-Gheniff qui avait déclaré « Tizi-Gheniff, ville morte », les citoyens ont été pris au dépourvu car ils se sentent plus concernés par tous ces problèmes et ils s’étaient jurés de participer à toutes les actions de revendication qui seront entreprises à travers toute la daïra. Ainsi, en ce dimanche, même le marché bihebdomadaire ne s’est pas tenu alors que tous les commerçants de Tighilt Bougueni, le chef-lieu de commune et des autres villages ont gardé leurs rideaux baissés. « Nous vivons des problèmes qui peuvent être aisément résolus par les responsables concernés alors que nous savons pertinemment que nos élus ne sont pas écoutés par les différentes directions de la wilaya », nous répliquent nos interlocuteurs. 

Le maire accuse 

Contacté le maire de Tizi-Gheniff, en l’occurrence M. Saïd Mansour, a tenu à nous donner des précisions sur les démarches entreprises auprès des directions concernées. « Bien avant ces actions, nous n’avions pas cessé d’œuvrer pour apporter des solutions aux nombreux problèmes que nous avions inventoriés pour lesquels certains ont été solutionnés alors que d’autres sont en cours ou le seront prochainement », nous déclare notre interlocuteur qui tient à ajouter qu’en ce qui concerne le CW107, effectivement, « il avait été dégradé par la réalisation de la conduite de gaz mais ce qui retarde sa réhabilitation est le projet de la fibre optique qui doit suivre le même tracé mais également il est prévu son élargissement ». Pour terminer, notre interlocuteur n’hésitera pas à reconnaître la légitimité de ces revendications, mais tout en regrettant que derrière tout cela se profilent des visées strictement politiciennes. « J’ai toujours dit et redit que les élections sont passées, que les frustrés aient la patience d’attendre les prochaines élections pour juger s’ils ont encore la moindre crédibilité mais maintenant, cette confiance est placée en nous pour le temps de ce mandat », conclut notre interlocuteur.

Essaid Mouas

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