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Iâllalen à la traîne

Soixante ans après le déclenchement de la guerre de libération nationale, cinquante-deux ans après l’indépendance, le village d’Iâllalen, village natal du colonel Krim Belkacem et berceau de la révolution, est toujours en marge du développement, même si certaines infrastructures ont vu le jour, telles que les écoles, une unité de soins et un bureau postal (Tizra Aissa), toujours fermé depuis plus de seize ans.

à l’occasion, justement, de la célébration de cette date historique, nous sommes allés à la rencontre du président du comité de village, M. Sadani Boussad, qui, dans un langage direct, est revenu sur des projets à la traîne. D’emblée, il nous évoquera ce viaduc qui devra relier cette grappe de villages de plus de cinq mille habitants  vers la RN 25 du côté du lieu-dit «La Casse», pour rallier soit Draâ Ben Khedda, soit encre Tizi-Ouzou. «On parle d’un viaduc qui reliera Agouni à Amegdour. Ce sera la jonction entre le CW 128 et la RN 25, car la route que nous empruntons sera définitivement rayée de la carte, avec la réalisation du barrage d’Assif N’Tletta. Mais, pour le moment, rien n’est encore entamé. Ni les chemins, ni encore moins le viaduc. Et puis, il faut savoir que pour les indemnisations, personne n’est au courant. Nous craignons qu’au lancement de la digue et avec l’hiver qui approche, nous serons bloqués quand la rivière sera en crue», commencera-t-il par nous annoncer en ajoutant que si cette situation arrivait, une grande partie du versant sud de la wilaya sera pénalisé. Notre interlocuteur reviendra sur le projet du stade au profit des jeunes, d’autant plus qu’Iâllalen ont engagé l’US Allela, cette saison. «Tout d’abord, au lieu-dit Double-virage, on voulait nous réaliser un terrain de sport de proximité. A notre demande, il a été transformé en stade pour une enveloppe de 240 millions de centimes. L’entreprise a lancé les travaux de terrassement. Après un certain temps, elle s’est heurtée à la difficulté du relief, et le nombre de tonnes de terres à dégager a dépassé celui prévu initialement. Les travaux sont actuellement à l’arrêt. C’est tout juste un terrain de 90 mètres sur 25 mètres. Nous souhaitons que les autorités de wilaya prennent en charge le restant des travaux, et pourquoi pas la pose du tartan ? Parce qu’aujourd’hui, le stade communal est bloqué et son affaire est en justice. Il risque de prendre encore des années. Et actuellement, la commune a trois équipes qui évoluent dans le groupe Pré honneur, et elles reçoivent toujours à l’extérieur», enchaînera-t-il. M. Sadani insistera sur le problème de l’assainissement. «Cinquante deux ans après l’indépendance, de nombreux hameaux ne sont pas encore raccordés au réseau d’assainissement. Certes, nous avons eu trois mille mètres linéaires en 2012, mais au finish, nous nous sommes rendus compte que seulement 2 230 mètres étaient réalisés. Nous attendons à ce que l’entreprise revienne pour continuer le reste, à savoir 670 mètres. Selon des échos reçus ici et là l’entrepreneur aurait décidé de reprendre et c’est tant mieux. Nous avons encore une autre opération de 1 500 mètres. Dans le cadre des PCD, on nous a inscrit mille mètres en buses. Eu égard à la pénibilité pour acheminer ces buses, nous avons demandé leur transfert en PVC, mais, apparemment, cette opération ne va pas satisfaire toute la population. Alors, nous souhaitons que l’APC dégage une autre cagnotte complémentaire», conclura M. Sadani Boussad. Cela étant, ce dernier interpellera les autorités et tous les services concernés à veiller à la concrétisation de toutes ces opérations, afin d’assurer aux habitants un meilleur cadre de vie, d’autant plus que le gaz naturel arrivera dans quelques mois dans ce village.

Amar Ouramdane

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