Les ralentisseurs pullulent

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Le non-respect du code de la circulation et l’excès de vitesse ont amené les autorités locales à prendre des mesures palliatives afin d’obliger les automobilistes à réduire leur vitesse, et principalement devant le passage des écoliers. 

Une dizaine de ralentisseurs ont été mis en place dans différents endroits de la route reliant le chef-lieu de la commune de Tibane aux municipalités avoisinantes, en l’occurrence Souk-Oufella et El-Flaye. Outre la préservation de la sécurité des piétons, des autres usagers de la voie publique ou des riverains, l’implantation des ralentisseurs se veut de rappeler aux automobilistes la nécessité de respecter le code de la route, souvent piétiné et bafoué. Une fois n’est pas coutume, lesdits ralentisseurs sont constitués de câbles marins, ceinturant la chaussée de bout en bout. Néanmoins, ces mesures ne sont pas du goût de certains chauffeurs qui s’estiment contraints de rouler en discontinu à même de sentir le véhicule sursauter au-dessus du ralentisseur.« Ces dos-d’âne ne répondent à aucune norme. C’est plutôt une forme de décisions conjoncturelles et non pas structurelles », affirme un chauffeur de minibus. L’insouciance et l’inconscience d’une frange de chauffards mettent souvent en péril la vie des piétons et des autres automobilistes. La banalisation des règles de conduite est souvent synonyme d’accidents de circulation fatals pour les conducteurs. Même si la localité de Tibane est typiquement rurale, cela n’empêche pas que des accidents se produisent dans ces routes abruptes et sinueuses.L’adjuration des citoyens pour la mise en place de ralentisseurs dans l’espoir de brider la frénésie des ″chauffards″ se pose avec acuité. Les méandres de l’ensemble des axes routiers menant vers ladite localité interpellent les automobilistes à plus de retenue une fois au volant et à une vigilance plus accrue pour préserver leur vie et celle des piétons. Cependant, les ralentisseurs et dos-d’âne fleurissent comme des champignons sur l’ensemble des voies de circulation automobile, particulièrement sur les chemins vicinaux et en agglomération. Même les routes nationales ne sont pas épargnées par l’implantation de cette sorte de monticules. Pis, les pouvoirs publics semblent être dépassés par l’ampleur du phénomène à telle enseigne que la vocation première desdits ralentisseurs échappe à tout contrôle. Souvent abrupts, larges et trop élevés, les automobilistes peinent à franchir ces « buttes » aux dimensions dépassant tout entendement. Il faut rappeler que l’installation de ralentisseurs et dos-d’âne est régie par des textes de loi clairement définis

Que prévoit la loi pour l’implantation de ralentisseurs ?

La réglementation en vigueur depuis une dizaine d’années stipule que toute demande d’implantation de ralentisseurs est assujettie à une batterie de conditions définissant leur usage, leur mise en place ainsi que les lieux de leur implantation, et ce, conformément au décret exécutif n° 05-499. Se référant audit décret, un ralentisseur constitue tout aménagement placé en travers de la chaussée et perpendiculairement à son axe, obligeant les conducteurs de véhicules à réduire leur vitesse. Outre l’autorisation préalable du wali territorialement compétent, la mise en place des ralentisseurs est soumise aux conditions générales fixées comme suit : leur insertion dans un schéma d’aménagement global, leur choix doit être de dernier recours, ils doivent être signalés conformément à la réglementation en vigueur, ils doivent améliorer la sécurité routière. Dans le même sillage, un arrêté datant du 9 avril 2006 recense la nature, la forme, les dimensions et les prescriptions techniques des ralentisseurs. Toutefois, toute demande d’implantation des ralentisseurs doit émaner des services DTP de la wilaya, des administrations et services publics concernés, des services de sécurité des APC ou des citoyens. Le dossier afférent à l’implantation de ralentisseurs doit comprendre une demande rédigée dans ce sens, la désignation de la voie concernée, le nombre d’accidents enregistrés, la proximité éventuelle d’un établissement public. Tout ralentisseur réalisé sans autorisation du premier magistrat de la wilaya doit être détruit et la chaussée remise en état conformément à l’article 4 afférent au décret susdit. De même, l’auteur du délit est exposé aux sanctions prévues par la législation en vigueur et notamment celle des dispositions de l’article 408 de l’ordonnance n° 66-156 du 8 juin 1966.                      

Bachir Djaider

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