La polyclinique submergée

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C’est à une vraie marée humaine composée de femmes que le personnel de la polyclinique de Tizi-Gheniff devait faire face, dès le début de la matinée de mardi dernier, à l’occasion de la campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus.

«J’ai accompagné ma femme pour subir le frottis et c’est sur mon insistance qu’elle a daigné se présenter car je connais ce qu’il en coûte lorsque j’avais su que ma chère mère en était atteinte et qu’on ne pouvait rien lui faire si ce n’est d’attendre qu’elle nous quitte d’un jour à l’autre, alors que ses souffrances et ses douleurs nous étaient insupportables. Mais que pouvait-on faire ?», nous déclare ce sexagénaire. Il n’y avait aucun centimètre carré de libre à l’intérieur de la structure sanitaire alors qu’au dehors également, elles étaient assises à même le sol attendant patiemment, leur jeton à la main, le moment de subir le frottis. M. Hocine Bassaid, le responsable de cette polyclinique n’hésita pas à nous confier qu’un travail de proximité avait été mené durant plusieurs jours à travers non seulement tous les quartiers de la ville mais également à travers la plupart des villages de la daïra de Tizi-Gheniff. Ce qui explique cet afflux extraordinaire. «Cette campagne de dépistage du cancer de l’utérus est initiée par la direction de la santé et de la population. Mais en ce qui nous concerne, nous avions mené une campagne de sensibilisation de proximité avec l’aide de l’APC qui avait mis tous les moyens à notre disposition et comme vous pouvez le constater, nous avons réussi dans notre entreprise. Il nous reste à les prendre en charge toute et aucune ne rentrera chez elle sans avoir effectué la visite et nous sommes prêts à assurer le transport à celles qui ne sont pas véhiculées», nous confie notre interlocuteur qui nous apprendra, dans la soirée, à la fin de cette opération que pas moins de cinq cent deux (502) femmes avaient subi ce frottis . Par ailleurs, notre interlocuteur tiendra à nous informer que le directeur de la santé et de la population de Tizi-Ouzou, en l’occurrence M. Mostefa Gaceb qui avait accompagné au début de la matinée M. Abdelkader Bouazghi, dans sa visite de travail et d’inspection à travers la daïra de Tizi-Gheniff et qui s’était enquis des conditions du déroulement de cette campagne n’a pas hésité à retourner à la polyclinique, au début de la soirée de la même journée, pour se rendre compte du travail effectué mais aussi pour féliciter tous le personnel qui avait, durant plus d’une dizaine d’heures, pris en charge toutes ces femmes. En outre, une unité mobile de soins avait été dépêchée la veille sur les lieux ainsi que du matériel alors qu’une exposition a été également mise en place. «Je pense que dorénavant, avec les moyens de sensibilisation utilisés et l’information qui circule très vite, les femmes ne seront plus, comme par le passé des laissées pour compte d’autant plus qu’il s’agit du plus précieux trésor que l’humain doit préserver, à savoir la santé», nous confie cette infirmière qui s’attend à un même engouement pour la campagne de dépistage du cancer du sein.

Essaid Mouas

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