Le village Ilyiten dans la commune de Saharidj a été l’une des localités les plus reculées de la daïra de M’Chedallah à bénéficier d’un projet d’alimentation en gaz naturel. La gaité de ces habitants a été indescriptible compte tenu des affres qu’ils ont subies avec la rareté de la bonbonne à gaz butane qui devenait rarissime lors de la saison hivernale. Cet exploit touche selon l’étude technique réalisée 350 foyers. Sitôt les travaux engagés, la joie s’est aussitôt transformée en déception. C’est un désarroi total qui s’empare du village. «Nous avons impatiemment attendu ce jour pour pouvoir enfin accéder à un niveau de vie décent et mettre enfin un terme aux multiples souffrances endurées depuis longtemps. Mais, au rythme où vont les choses, le citoyen continuera encore à subir d’autres aléas.» Tels sont les propos tenus par les citoyens rencontrés au sein même de ce village. Pour en savoir plus sur cette question, nous nous sommes rapprochés de B.A, qui nous affirme : «Selon l’étude réalisée pour ce projet, ce sont pas moins de 350 foyers qui seront concernés par l’alimentation en gaz de ville. Cependant, l’entreprise en charge des travaux refuse d’engager les travaux et s’est contentée de réaliser en premier lieu la conduite principale et s’est engagée ensuite à alimenter uniquement les habitations où l’accès à l’aide d’une machine est possible, laissant alors la grande majorité des maisons sans alimentation. C’est inacceptable !», clame-t-il. Et devant cet état de fait, les villageois n’ont pas cédé devant cette «injustice», bien au contraire, ils ont aussitôt réagi en saisissant les responsables concernés. Une volonté de dénouer la crise est, selon les villageois, visiblement affichée par le maire intérimaire mais le citoyen d’aujourd’hui veut voir le geste joint à la parole. Du côté de la Sonelgaz, les choses semblent se compliquer davantage. Notre source nous apprend que «cette institution n’est pas sur le point de satisfaire notre revendication. Nous avons pris langue avec ses responsables et nous sommes revenus bredouilles sans qu’aucun signe d’apaisement ne soit visible de ce côté.» Et comme Ilyiten est situé au pied du Djurdjura et de surcroît caractérisé par un terrain accidenté il est évident que l’accès à ses quartiers soit des plus ardus. C’est d’ailleurs la particularité de la quasi-totalité des villages kabyles. Mais, la question qui tracasse le plus les villageois est de savoir si l’étude technique du projet et le cahier des charges ont tenu compte de cette spécificité? Dans ce cas de figure, le nombre de bénéficiaires avancé est sans conteste, erroné. Et si c’est le contraire, il faudra donc engager des ouvriers qui auront à réaliser manuellement les travaux restants. De toute évidence, si le statut quo perdure, ce sera inévitablement la majorité des foyers qui ne tirera pas profit de ce projet. C’est justement le cri de détresse que viennent de lancer les citoyens d’Ilyiten à l’endroit des autorités compétentes à l’effet de trouver les solutions idoines à cette situation.
S. M