La longue sécheresse qui dure depuis plusieurs mois commence à se répercuter durement sur l’agriculture notamment la récolte d’olives des parcelles non irriguées qui composent 80% des oliveraies dans les daïras de M’chedallah et Bechloul.
En effet, les grains rachitiques et déshydratés ont noirci avant maturité et sont dépourvus de la chaire qui produit de l’huile, la peau colle étroitement au noyau, cette récolte est complètement perdue se désolent les agriculteurs qui scrutent chaque matin anxieusement le ciel et guettent en vain le moindre passage nuageux qu’ils espèrent voir se transformer en pluie. Leur désarroi est d’autant plus grand sachant que les branches des oliviers sont abondamment chargées de grains cette année, une récolte dont malheureusement ils ne tireront aucun profit à cause de cette longue sécheresse doublée d’une chaleur caniculaire le long de ce mois d’octobre qui acheva de donner un coup fatal à la récolte d’olives pour laquelle les quelques orages de la 2eme quinzaine du mois de septembre n’ont été d’aucun secours. L’élevage aussi est atteint de plein fouet par cette sécheresse avec des parcours de pâturage lugubrement nu et poussiéreux alors que d’habitude l’herbe précoce, dénommée localement Thakharfith, forme en cette période un tapis vert duquel profitent les nouveaux nés. Cette herbe qui complète leur nourriture leur permet une croissance rapide tout en leur donnant suffisamment de force pour résister au froid de l’hiver. Ce qui n’est malheureusement pas le cas cette année, les éleveurs savent par expérience qu’à cause de la malnutrition, le taux de mortalité du cheptel s’élève durant les rudes hivers. De plus, ils se voient contraints de commencer à puiser très tôt sur leurs stocks d’aliments de bétail dont les prix commencent déjà une ascension vertigineuse, une flambée qui s’en va crescendo vu que la prochaine fenaison serait sans nul doute insignifiante. Bien entendu, ces conditions climatiques défavorables pour l’élevage auront aussi une sensible répercussion sur les cours des marchés à bestiaux qui ont dors et déjà commencé à chuter, un recul progressif qui ne s’arrêtera qu’a la fin de l’hiver.
Quant à l’huile d’olive, son prix va de nouveau grimper rapidement à cause de la maigre récolte de cette année selon les règles de l’offre et de la demande. La longue absence de pluie et cette persistante sécheresse commencent à prendre les proportions d’une véritable catastrophe naturelle pour les agriculteurs toutes filières confondues.
Oulaid Soualah