… Timizart honore ses martyrs…

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Ils étaient des dizaines et des dizaines d’hommes et de femmes, tous épris de ferveur et de désir de communion, à se déplacer vers le village d’Abizar, sis dans la commune de Timizart dans la daïra d’Oueguenoun, avant- hier à l’occasion du soixantième anniversaire du déclenchement de la guerre de libération pour assister au programme à caractère historique et culturel organisé à l’occasion, par la jeune association du village dénommée «  Association Culturelle Tusna ».  Cette association nouvellement créée à su concocter un programme riche en émotion qui a plongé tous les présents dans une sorte de voyage dans le temps via la riche et instructive exposition de photos retraçant le combat de nos parents pour la dignité et la liberté face à l’occupant français. Cette exposition préparée et exécutée par  Monsieur Gerchouch a suscité beaucoup d’émotions auprès des visiteurs tant les photos des martyrs et des combattants de la région, notamment ceux du village d’Abizar, on fait remonter des souvenirs douloureux mais toujours vivaces dans nos mémoires. « En visitant cette exposition, on se dit  que  tout se mérite, la liberté comme l’esclavage. Et au vu du combat de nos aïeux, notre indépendance n’est pas usurpée car elle est le fruit du sacrifice des meilleurs de ses enfants. Comme le dit si bien l’adage : « l’arbre que le temps fait éclore n’oublie pas qu’il a subi les affres d’un rude hiver d’abord.», nous confiera un citoyen présent sur les lieux. La fierté qui se lisait  dans les yeux des femmes et des hommes venus tout spécialement pour honorer la mémoire de nos chouhadas, trouvait sa racine dans le fait qu’à lui seul, le Village d’Abizar compte une centaine de martyrs tombés au champ d’honneur. L’émotion augmenta d’un cran quand en présence des responsables de l’APC et des membres de l’association « Ttusna » et de la famille révolutionnaire, on procéda à la baptisation du nouveau CEM nouvellement acquis au niveau du village du nom des deux martyrs de la localité les frères Mehala.  Il faut dire que ces deux frères ont rejoint la révolution dès les premières années de son déclenchement, à savoir, selon certains témoins, en 1955. Ali Mehala tomba au  champ d’honneur lors d’un accrochage avec l’armée d’occupation en 1956 tandis que Mehala Mohand, il est tombé l’arme à la main en 1957.  C’était le moment propice pour les prises de paroles afin de situer l’importance de l’événement. Les intervenants, dont le président de l’APC Taouchichine Mohand et le président de l’ANEM de la commune Taounit Amar Ousaid, ont tous exprimé leur joie et leur fierté de pourvoir  honorer à juste titre le sacrifice des deux frères Mehla. S’en est suivie ensuite une série de témoignages sur le combat des deux héros rapportés par des anciens moudjahidine à l’instar de Taachacht Moqrane et Arezki Mira. L’après-midi fut consacré à la projection d’un documentaire inédit réalisé par Guerchouch Arezki, Mehala Sofiane et Abizar Salah sous le titre évocateur «  Histoire du village d’Abizar » qui retrace l’histoire et les légendes de ce village qui se trouve être l’un des plus grands de la Kabylie. Il faut dire que ce village, cher au cœur du légendaire barde de la région Youcef Ou kaci,  n’est pas à présenter tant son passé plein de gloires jalonné de hauts faits historiques parle pour lui. Le cavalier d’Abizar et son fameux temple, mondialement connus, ont fait que le chercheur berbérisant Si Said Boulifa a consacré tout un chapitre au village d’Abizar dans son livre  « le Djurdjura à travers l’histoire ». Faut-il signaler aussi qu’Abizar était le berceau de résistance à l’occupant turc et qu’à ce titre, le village fut bombardé par Yahia Agha en 1825 sans que pour autant les habitants du village ne cèdent.Aussi, nous semble-t-il, ce documentaire retraçant l’histoire épique de ce village ne peut être que salué et applaudi comme l’ont fait les dizaines de gens qui l’ont vu. Cette journée mémorable, à plus d’un titre, s’est achevée dans la convivialité autour d’une offrande ( waâda) offerte par la famille des  martyrs Mehala.

A.S Amazigh

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