Les genres littéraires amazighs au menu

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C’est aujourd’hui que l’auditorium de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ouvre ses portes au colloque international du DLCA (Département de Langue et Culture Amazighes).

La rencontre, la troisième de son genre, s’articulera autour de «La problématique des genres littéraires amazighs : définition, dénomination et classification». Pour ce faire, seront conviés au perchoir de l’auditorium des communicants universitaires venus des trois DLCA du pays, des universités du Maroc et de France. La problématique soulevée par le DLCA de l’université de Bouira est intéressante, en ce sens que la création littéraire amazighe n’est qu’approximativement soumise à une instrumentalisation scientifique, à même de définir, dénommer et classifier son genre. Le Ungal et Tullist (le roman et la nouvelle) sont les deux nouveaux genres, classifiés et définis, dans la littérature amazighe. Cela bien évidemment parce qu’il s’agit de structurations répondant aux normes universelles. Cela étant dit, il arrive que les auteurs eux-mêmes présentent un roman, alors que, dès son entame, «Amacahu», le sésame, annonce un conte. Il arrive aussi que l’on annonce une nouvelle, alors qu’il s’agit d’une structure romanesque. La confusion des genres est dans la sphère écrivaine. Pour le critique et l’universitaire, le Ungal et Tullist sont classés et définis par une structuration propre. La confusion est beaucoup plus relevée quand il est question de Timucuha et tamedyazt (contes et poésie), dominant la littérature amazighe. S’agissant de la poésie, la variation lexicale est une donne qui participe à la confusion des genres. Ce que l’on appelle «ahiha» dans telle région et dénommé «Izli» dans l’autre. Le conte aussi n’est pas clairement défini. La légende et le mythe sont aussi «retenus» comme conte. Bien évidemment, pour présenter l’indigène comme un inculte et sans civilisation, les colonialismes, qui se sont succédés, ont fait abstraction du trésor mythologique. Plus tard et pour des considérations idéologico-religieuses, ce genre littéraire sera évacué. Rappelons-nous des attaques salafistes à propos d’un texte parlant dans un manuel scolaire «d’une déesse grenouille». A retenir, pour les amateurs de Belaid Ath Ali, celui que l’on présente comme le premier romancier de l’Afrique du nord, une conférence sera animée, dans l’après-midi de demain, par Mme Bellal Hakima de l’université de Tizi Ouzou. La conférence en question a pour thème «La problématique générique dans l’œuvre de Belaid N’Ath Ali». L’universitaire lèvera, sans doute, le voile sur ce que l’on appelle «amexlud» (mélange), définissant, jusque-là l’un des textes de l’auteur de «Lwali N wedrar».

SOA

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