A l’instar des autres villages de la Kabylie profonde, oumessaoud, village natal du chantre de la chanson kabyle, feu Chérif Kheddam, renoue avec la fête de l’Achoura, coïncidant avec le 10e jour du moharem, une tradition ancestrale longtemps délaissée par de nombreux villageois. En cette occasion, trois génisses, financées grâce à une quête organisée par le comité du village, ont été sacrifiées la veille conformément au rituel. Le lendemain, soit le 03 novembre 2014, une circoncision collective a été organisée au profit de 04 garçons. Par ailleurs et pendant la matinée du jour J, un Agraw, une sorte d’assemblée constituée de religieux et d’Imam, devant la cour de la mosquée de Sidi Amar Ouhamouche, prêchant la bonne parole en priant Dieu afin d’exaucer les vœux et les souhaits de toutes et de tous ceux qui rentrent au milieu de l’Agraw, en donnant de l’argent qui servirait au financement des projets du village. D’autre part, Na Zahia, une vieille du village organisateur, nous informa qu’à son époque «il était défendu de pratiquer certains travaux, notamment la couture, les ouvrages de métier à tisser, le roulage de la laine sur les écheveaux, comme il était aussi interdit de couper du bois ou de piocher la terre, en d’autres termes ne pas se servir d’outils en acier au risque d’attraper la maladie de parkinson». La cérémonie fut clôturée par un gala artistique, animé par Djillali Hamama et des groupes amateurs.
Madjid Aberdache