Les agriculteurs propriétaires d’oliveraies dans les vastes plaines de la vallée du sahel réagissent aux multiples agressions perpétrées contre les oliveraies par des délinquants.
En effet, à travers une longue requête à laquelle est annexée une pétition, comportant plusieurs dizaines de signatures, adressée à toutes les autorités, ces agriculteurs demandent que celles-ci trouvent une solution à cet état de fait. Une correspondance détaillée dans laquelle ils reviennent sur les faits et méfaits des délinquants qui ont transformé leurs oliveraies, notamment celles relevant des domaines publics et exploitées en coopérations dans le cadre des EAIC, en lieux de débauche, où se pratiquent toutes sortes d’activités répressibles, telles que la consommation et même la vente de drogue et de boissons alcoolisées. Le vol des récoltes entre autres est une activité à grande échelle dans cette région. Sur les lieux, on y trouve comme témoin les traces laissées par ces délinquants sous forme d’un véritable tapis de canettes de bière vides et des bouteilles en verre, des amas de mégots dénotant de la consommation de drogue, des restes de nourritures et des sachets « gonflés » d’ordures ; le tout sous les oliviers, le long des bordures des voies d’accès qui traversent les oliveraies dans tous les sens. Non seulement ces déchets portent atteinte à l’environnement en général et les récoltes d’olives en particulier, mais ils constituent aussi un véritable danger pour les familles qui interviendront dans la compagne d’oléiculture qui sera lancée au plus tard en début du mois de décembre, soit dans moins d’un mois. Le danger s’explique, du fait que les buveurs lancent au loin chaque bouteille vidée, qui se fracasse en atterrissant sur des pierre au-dessous des oliviers, et dont les tessons s’éparpillent et forment un tapis dangereux pour les femmes, hommes et enfants qui interviennent dans la campagne de la cueillette d’olives. Tout à fait, ces tessons en verre constituent un véritable piège, d’autant plus que les oliveraies dans ces plaines sont irriguées, d’où l’apparition de l’herbe précoce qui forme un tapis vert à partir de la mi-novembre, recouvrant ainsi les débris des bouteilles extrêmement dangereux, sachant que, pour éviter les glissades et réduire les risques de chute, ces cultivateurs montent sur les arbres et travaillent pieds nus. Belkacem, l’un des propriétaires d’une oliveraie en ces lieux, et qui nous a remis une copie de la requête, affirme qu’aucune marque de chaussures ne résiste à ces tessons, qui les transpercent facilement pour pénétrer profondément dans la plante des pieds, sachant que, lors de l’irrigation, une partie du fragment du verre s’enfonce dans le sol et se retrouve comme planté à la main après le sèchement du sol qui se referme sur eux ; ce qui rend tout déplacement dangereux à travers les oliveraies, notamment celles en bordure des innombrables pistes agricoles transformées en bars à ciel ouvert. Ces activités illégales sont alimentées par des vendeurs qui sillonnent ces allées à bord de véhicules utilitaires pour servir les groupes de délinquants, nous apprend-on. Dans la même correspondance, les plaignants pointent du doigts les maquignons qui interviennent dans cette filière d’achat et de vente d’olives, lesquels accusés d’être des receleurs du fait d’accepter les quantités d’olives que les voyous leur remettent pour se faire de l’argent de poche et se payer un joint ou quelques canettes de bière. Un fléau qui revient à chaque saison d’oléiculture depuis ces cinq dernières années et qui prend des proportions alarmantes, d’autant plus que, non seulement, ils commettent chaque soir de véritables razzias sur les récoltes, mais ils détruisent aussi les oliviers en coupant les branches chargées d’olives qu’ils transportent dans des coins discrets pour recueillir le fruit. Ils utilisent des scies à main de marque japonaise, aussi efficaces que des tronçonneuses. Aussi, les propriétaires des oliveraies demandent l’intervention des services de l’Etat pour les aider à protéger leurs récoltes et faire cesser ces multiples agressions contre les oliveraies, d’autant plus que les délinquants circulent de nuit en groupe munis d’armes blanches, semant aussi peur et insécurité en ces lieux.
Oulaid Soualah

