Comme il fallait s’y attendre, la contestation ne cessera pas de si tôt dans la daïra de Tizi-Gheniff à cause de tous les problèmes s’accumulant depuis des années et que l’effet temps aggrave de plus en plus. Le wali de Tizi-Ouzou, en l’occurrence M. Abdelkader Bouazghi, avait effectué une visite d’inspection, il y a moins de deux semaines, à travers les deux communes qui constituent ladite daïra. Le plus important de ce déplacement à l’extrême Sud-ouest de la wilaya, auquel il avait accordé plus de temps, est sans nul doute sa rencontre, au siège de la daïra, avec certaines corporations ayant déclenché des actions de grève, en présence d’élus de M’Kira et Tizi-Gheniff ; ce qui avait permis de se quitter sur des résultats satisfaisants et prometteurs, entre autres l’arrêt des différentes grèves alors que des travaux de réalisation de certains projets ont démarré dès le lendemain de cette rencontre, à l’image de celui du bitumage des accès principaux. Néanmoins, dans la matinée d’hier, c’est au tour des commerçants, exerçant au niveau du marché de la ville, de monter au créneau, se déclarant d’abord en grève illimitée, puis en fermant purement et simplement le marché avant de cadenasser les portails des entrées des sièges de la daïra et de l’APC, bien avant l’ouverture des bureaux et des guichets, empêchant ainsi les fonctionnaires à rejoindre leurs postes. «Nous sommes des commerçants qui travaillent légalement avec nos registres de commerce. Nous exerçons dans ce marché depuis de longues années, comme l’avaient fait, pour certains d’entre nous, leurs parents et grands parents, d’autant plus que ce marché a gagné ses lettres de noblesse depuis la nuit des temps, et qu’on y venait de partout, voire même des localités lointaines, telles Ain-Bessam, Sour El Ghozlane et M’Sila. Nous avons gardé ce patrimoine ancestral qui est devenu un pilier de notre culture», nous déclare ce commerçant de fruits, tout en ajoutant qu’il n’est pas question pour eux de quitter les lieux ou de rejoindre ces «cages à lapins» qu’on leur avait installées dans un soi-disant marché de proximité alors que les stands alloués ne peuvent ni contenir leurs marchandises, ni accueillir convenablement leur nombreuse clientèle. Par ailleurs, contacté par nos soins, M. Saïd Mansour, le premier magistrat de la localité de Tizi-Gheniff, nous a fait part de l’entretien qu’il avait eu avec ces commerçants, tout en nous précisant que l’actuel emplacement de ces marchands de fruits et légumes avait fait l’objet d’une transaction entre l’ancienne APC et l’agence foncière pour la construction d’un immeuble d’habitations. «S’il y a lieu de faire quelque chose, c’est avec le responsable de l’agence foncière. Quand aux stands dévolus pour ces commerçants à l’intérieur du marché de proximité il a été décidé de leur offrir plus d’espace avec deux stands au lieu d’un, en démolissant simplement le mur de séparation», nous répond notre interlocuteur. Mais les principaux concernés, à savoir les commerçants de ce marché ne l’entendent pas de cette oreille…
Essaid Mouas