La protection civile isolée

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La construction, il y a des années, de la caserne de la protection civile sur les hauteurs de Ain El Hammam, un site lui permettant de dominer la région, devait offrir aux pompiers l’avantage de détecter des départs de feux à des kilomètres à la ronde. Cet atout, bien que non négligeable, n’est, malheureusement, plus suffisant, ces derniers temps,  pour une intervention rapide. Malgré toute leur célérité les soldats du feu de Ain El Hammam doivent prendre en compte le problème de la circulation automobile qui ne va pas sans entraver, parfois sérieusement, leur travail. Quelle que soit l’origine de l’appel de détresse qui leur est adressé ils sont contraints de parcourir près d’un kilomètre pour rejoindre la ville qu’ils doivent traverser d’abord de part en part, avant de se diriger vers le lieu d’un éventuel sinistre. Les désagréments générés par la circulation automobile, souvent dense, ne facilitent nullement le mouvement des véhicules d’intervention, souvent gênés par des particuliers qui n’obtempèrent qu’à l’agent de police. Il y a quelques jours, une ambulance, transportant un malade grave, était coincée sur le boulevard du Premier Novembre. Il a fallu qu’un élément du groupe des pompiers, aidé de quelques citoyens, intervienne pour ouvrir le passage au véhicule qui n’a pu se libérer qu’au bout de plus de dix minutes. Un temps précieux, pouvant coûter la vie à un malade, surtout que l’hôpital se trouve à trois kilomètres de là. «Autant intervenir à pied» commente un jeune homme qui assistait à la scène. Des cas similaires sont fréquents dans une ville où les ruelles étroites, héritées de la colonisation, sont souvent encombrées. Pour un blessé ou un malade se trouvant sur  la grande rue, la protection civile doit d’abord se rendre sur les lieux de l’accident avant de faire le tour de la ville par des rues à sens unique. Couvrant un large territoire montagneux où les accidents de la route sont souvent mortels, les pompiers se doivent d’être prêts à une intervention  rapide, à tout moment. De leur rapidité d’intervention dépendent des vies humaines. «La création d’une annexe aux abords de la ville, avec quelques éléments, permettrait sans doute, une première intervention, en attendant l’arrivée des moyens lourds » suggèrent les citoyens qui assistent, impuissants à l’opération d’évacuation d’un malade, au rythme de tortue.

A.O.T.

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