Les étudiantes exclues des cités universitaires protestent

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Dans la soirée du dimanche dernier, des dizaines d’étudiantes de l’université «Akli Mohand Oulhadj» de Bouira, ont organisé un sit-in à l’intérieur même de la résidence universitaire des jeunes filles «2000 lits» du centre-ville de Bouira. A travers cette action de protestation, ces étudiantes ont tenu à dénoncer leur exclusion, la semaine dernière, de leurs chambres. D’après elles, «pas moins de 50 étudiantes en différentes filières, ont été destinataires, la semaine écoulée, de lettres d’exclusion de la résidence, et ce, sans aucun motif, et après avoir renouvelé correctement leurs dossiers d’hébergement au début de l’année universitaire». En effet les étudiantes contestatrices s’estiment lésées dans leur propre droit, notamment celles originaires des localités éloignées de la wilaya de Bouira, ainsi que celles issues d’autres wilayas, à l’image de Chlef, Tiaret et Oran et qui se retrouvent actuellement sans chambres. Toujours selon ces dernières, certaines étudiantes ont été obligées de mettre un terme à leur cursus universitaire en raison de cette décision, d’autres sont obligées de faire près de 100 km quotidiennement pour rejoindre l’université. «La direction des œuvres universitaires n’a même pas justifié cette décision arbitraire et non-fondée, qui nous pénalise et perturbe sérieusement notre enseignement», tonne l’une de ces étudiantes. Notre interlocutrice, originaire de la wilaya de Chlef, nous a affirmé qu’elle pourrait être obligée de mettre un terme à son cursus universitaire, si les responsables de la DOU ne renonçaient pas à cette décision, qu’elle juge arbitraire : «Le directeur refuse même de nous recevoir dans son bureau pour nous expliquer sa décision. C’est tout simplement de la Hogra. Le plus malheureux dans tout ça, c’est qu’on n’arrive pas à comprendre sur quelles bases ils ont pris la décision de nous exclure, alors que selon la réglementation, nous ouvrons toutes le droit à une chambre à la résidence». Ces étudiantes affirment également qu’elles se sont effectivement inscrites à l’université et qu’elles ont renouvelé leurs dossiers de chambres au début de l’année, sans aucun problème : «Nous sommes toutes titulaires de certificats de scolarités et de décisions d’hébergement de l’année en cours. Aujourd’hui, deux mois après la rentrée, ils nous ont tout simplement exclues de la cité sans aucun motif, c’est tout simplement injuste et inhumain !», se désole une autre étudiante, originaire de la localité de Saharidj, à une soixantaine de kilomètres à l’est de Bouira. Dans une déclaration, adressée au directeur des œuvres universitaires de Bouira, et dont nous détenons une copie, ces dernières affirment que cette décision découle de «l’arbitraire et la bureaucratie dont souffre la gestion des résidences universitaires de Bouira». Elles affirment également que cette décision «touche sérieusement à la dignité des étudiantes, qui se retrouvent aujourd’hui dehors,  alors que des employées de la cité de l’administration ont bénéficié normalement de chambres à l’intérieur même de l’enceinte des résidences ?!». Dans la même missive, ces étudiantes interpellent les responsables du secteur, afin qu’ils interviennent pour régler ce problème dans les plus brefs délais, sans quoi elles ne lâcheront pas prise et continueront leurs actions de protestation. A noter que nous avons essayé de joindre le directeur des œuvres universitaires de Bouira pour nous enquérir de sa version des faits, mais ce dernier était absent à son bureau lors de nos trois déplacements dans la matinée d’hier.

O.K.

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