Suite au blocage du campus de Targa Ouzemour par des étudiants exclus, le conseil de direction de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa a rendu public, hier matin, un communiqué dans lequel il rappelle à l’ensemble des étudiants que «la décision d’exclusion pour retard pédagogique est conforme aux dispositions de l’arrêté ministériel n° 712 du 03/11/2011 fixant les modalités d’évaluation, de progression et d’orientation dans les cycles d’études. Cette décision est irrévocable».
Quant à l’accès aux différentes spécialités de master, la direction estime que « les reproches des étudiants ne sont pas fondées ». Autrement, le conseil a appelé l’ensemble de la communauté estudiantine à regagner les amphis et menace d’user de toutes les voies légales pour empêcher toutes les formes de blocage et de violence. «Le recours au blocage des accès à l’université est une entrave préjudiciable au déroulement des activités pédagogiques, de recherche et administratives», lit-on encore dans le même document. «Non aux orientations anarchiques des étudiants. Pour la réintégration de tous les exclus. Tous ensemble pour combattre l’esclavage au sein de notre université», telles sont les pancartes brandies, hier matin, face au portail du campus de Targa Ouzemour de l’université de Béjaïa, paralysée depuis deux jours déjà par la coordination locale des étudiants qui ne décolère plus. Contactés par nos soins, les étudiants protestataires ont dénoncé les propos du recteur de l’université. «Nous contestons notamment ce qui a été écrit dans le premier paragraphe du communiqué du conseil de direction dans lequel ce dernier a voulu réduire notre mouvement en un groupe d’étudiants, alors que c’est la coordination locale des étudiants (C.L.E) qui est derrière ce mouvement de protestation et nos communiqués ont été signés et approuvés par 11 associations et comités de cités, et ce, suite aux décisions prises pendant des réunions effectuées en présence de l’ensemble des représentants d’étudiants et d’associations estudiantines. La C.L.E revendique les droits de l’étudiant de Béjaïa qui subsiste marginalisé à l’instar des étudiants exclus», diront-ils. «Nous contestons, entre autres, la décision d’exclusion des 600 étudiants qui est contradictoire à l’arrêté ministériel n° 712 du 03/11/2011, à savoir l’article 34 contenant trois paragraphes, dont les deux premiers stipulent les modalités de l’orientation et la réorientation des étudiants en situation d’échec. Ainsi, le dernier paragraphe a fixé une durée de 5 années pour l’obtention d’une licence et 3 ans pour le master. Cependant, il est à informer que les deux premiers paragraphes n’ont jamais été pris en considération et n’ont pas été appliqués au sein de notre université chose que nous dénonçons fermement. De plus, l’article 38 du règlement intérieur du système LMD stipule que cet arrêté ministériel devrait être appliqué à partir de l’année universitaire 2011-2012. Pourquoi l’appliquent-ils alors sur les étudiants qui ont eu leur BAC avant 2011 ?», dénoncent les représentants de la C.L.E.
Hafid Nait Slimane