Après quarante jours d’une grève dont l’issue paraissait incertaine, les médecins généralistes de l’EPH d’Aïn El Hammam, à quarante kilomètres de Tizi-Ouzou, ont décidé de reprendre le travail suite aux différentes rencontres du collectif avec les responsables de l’hôpital et de la DSP (direction de la santé publique) de la wilaya de Tizi-Ouzou.
Les négociations ont finalement abouti à un accord concernant un certain nombre de revendications des praticiens. « Il reste, selon un médecin, des réponses à éclaircir à propos de quelques points». Ce qui voudrait dire que « la grève illimitée », entamée le premier octobre dernier, n’est que gelée et risque de reprendre jusqu’à satisfaction de l’ensemble des points consignés dans la plate-forme de revendications, discutée auparavant avec la DSP et les responsables de l’hôpital. Pour rappel, les contestataires se plaignent des difficultés rencontrées dans l’exercice de leur profession, et dont certaines entravent la prise en charge convenable des patients. « Le départ de l’administration hospitalière, la cessation immédiate de la gestion du pavillon des urgences médicales, en plus de la satisfaction totale des promesses non tenues » sont les premières exigences consignées dans le document en notre possession. Un praticien que nous avons rencontré insiste sur « le manque de personnel (09 médecins seulement) qui a conduit l’administration à nous imposer sept à huit gardes par mois, alors que la législation nous commande de n’en faire que six», dira-t-il. La charge du problème du pavillon des urgences revient dans toutes les discussions que nous avons eues avec les médecins, qui y assurent des gardes en plus de leur travail quotidien dans les services. « Les mauvaises conditions de travail rebutent d’éventuels postulants aux postes budgétaires créés annuellement. Par ailleurs, certains confrères songent sérieusement à partir eux aussi, ce qui ne manquera pas d’accentuer le déficit.», indique notre interlocuteur. « Nous ne nous contentons pas d’observer une grève. Nous avons émis un ensemble de propositions à l’effet d’améliorer les conditions de travail des médecins et d’accueil des patients », rappelle, pour sa part, le médecin responsable du bureau local du SNPSP, rencontré au pavillon des urgences, il y a quelques jours, où, faut-il le préciser, nous avons constaté que le service est toujours assuré. Le directeur, quant à lui, reconnaît les difficultés auxquelles font face les praticiens, mais « l’administration ne ménage aucun effort pour leur faciliter la tâche. Nous gérons un hôpital de 220 lits avec seulement dix généralistes. Nous n’arrivons pas à pourvoir plus de trois postes de médecins sur les dix que nous offre annuellement la DSP. Parallèlement, d’autres médecins changent de secteur ; ce qui accentue le déficit», précisera-t-il. En conclusion, le directeur lance un appel à «ne pas laisser certains détruire ce qui a été construit depuis longtemps dans cet hôpital, dont la renommée dépasse les frontières de la wilaya». « Pour le moment, chacun a rejoint son service en attendant que les responsables tiennent leurs promesses », souligne un médecin.
A.O.T.