Rush sur le service des passeports

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Depuis la rumeur de l’été sur le timbre fiscal pour le passeport biométrique à 10 000 DA à partir de 2015, les Algériens sont pris de panique, tout le monde veut acquérir le fameux document avant la date butoir du 31 décembre 2014, et les demandes ne cessent d’augmenter depuis.

Malgré que la période de validité du nouveau passeport a doublé car elle passe de cinq ans à 10 ans, et même si le prix a été revu à la baisse à l’occasion de l’adoption par l’APN de la loi de finances 2015, les couches défavorisées trouvent que l’augmentation est exagérée. A Darguina, une daïra située à quelque 50 kilomètres à l’est du chef-lieu de la wilaya de Bejaïa, le service des passeports est submergé de demandes ces derniers jours. Pas facile d’obtenir un rendez-vous car toutes les places sont presque prises jusqu’à la fin de l’année. Seulement 16 dossiers sont acceptés quotidiennement, car, «pour remplir toutes les formalités, le service consacre, environ, 30 minutes  pour chaque dossier déposé», nous dit-on sur place. Pour avoir l’opportunité de déposer son dossier, il faut d’abord se présenter, ou appeler, pour obtenir un rendez-vous et être inscrit sur la liste. Les retardataires paieraient 6000 DA au lieu de 2000 DA. «Je dois refaire les passeports pour six personnes», nous dit un citoyen sur place, «si je ne le fais pas en 2014, je payerai 24 000 DA de plus !», «ce qui constitue une somme importante pour un père de famille comme moi». «Le problème c’est que les anciens passeports ne seront plus valables à partir de novembre 2015, c’est pour cela qu’il y a cette forte demande» nous dit un autre citoyen, venu prendre rendez-vous. «Et même ceux qui ne projettent même pas de quitter le territoire national, veulent obtenir le passeport biométrique à 2000 DA !», fit-il remarquer par dérision. Au niveau national, la demande connaîtra sûrement une augmentation fulgurante pour cette fin d’année, car, à l’instar de Darguina, toutes les daïras d’Algérie doivent faire face au même flux de dossiers qui risque, à coup sûr, de faire prolonger le délai d’obtention du passeport, ce qui pénalisera les citoyens qui seraient dans un besoin urgent de se déplacer à l’étranger. Une solution pour parer à ce phénomène serait la bienvenue.

Saïd M.

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