Des automobilistes pris au piège

Partager

Des centaines d’automobilistes voulant rejoindre, hier matin, la ville de Tizi-Ouzou étaient contraints de rebrousser chemin à partir du pont de Tamda sans parler des autres, plus nombreux encore, qui attendaient avec espoir que la route soit enfin libérée. Certains, croyant trouver une solution en bifurquant pas Timizart Loughbar ou carrément par Tigzirt, furent pour leurs frais tant tous les passages donnant sur la capitale du Djurdjura étaient bloqués. Dans une anarchie indescriptible, les voitures tentaient, tant bien que mal, de se frayer un passage mais peine perdue, toutes les voies étaient obstruées. Que l’on vienne d’Azazga, de Tikoubaine, de Fréha ou de Timizart, impossible d’avancer et c’est quasiment un miracle si on parvient à faire demi-tour. La colère était à son comble. Les nerfs mis à vif. Certaines conductrices donnaient peine à voir car elles étaient en famille. Des vieillards, pris au piège, ne trouvaient même pas un coin pour se soulager. Trouver de l’eau pour étancher sa soif devenait simplement un blasphème. «Mais à quoi pensent, donc, ceux qui ont bloqué la route et isolé la ville de Tizi-Ouzou ? Qui punissent-ils ?» nous dira un des conducteurs, la rage au cœur. Un autre citoyen cédant à la fatalité des choses nous dira : «Je devrais aller à l’hôpital rendre visite à un parent malade mais voilà que je me retrouve, à l’instar de tous les autres, pris dans cette fournaise. Ce genre d’agissements est intolérable. Supposons que parmi tous ces véhicules il se trouve une évacuation d’urgence, une ambulance, qu’adviendra-t-il du patient et s’il succombe à sa maladie, qui endossera cette responsabilité ?» Sensations d’impuissance, de résignation et de colère se mêlaient chez tous les gens que nous avons pu accoster. Beaucoup n’arrivent pas à comprendre les raisons de ces barrages à répétitions ni cette forme de contestation. «La route est un bien public, il n’est du droit de personne de la barrer quel que soit le motif. Les peuples civilisés réclament leurs droits avec des moyens et des méthodes modernes et soft tentant le plus possible à ce que leur action ne puisse gêner les autres. Hier ce fut Béjaïa, aujourd’hui Tizi et quoi encore demain ? Cela doit cesser, car quelle preuve d’incivisme, de manque de culture et d’égoïsme que cette façon de faire en prenant en otage des milliers de gens sur la route ?» nous confiera un conducteur de bus fou de colère. En attendant une sortie et une solution définitive aux problèmes des uns et des autres, nous ne pouvons que déplorer cet état de fait et espérer qu’à l’avenir, avant tout début d’une action de contestations, on informe le citoyen, innocent et victime à la fois, pour qu’il puisse prendre ses devants.

A. S. Amazigh

Partager