Les habitants battent le pavé à Béjaïa

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Atmosphère tendue, hier, devant le siège de la wilaya de Béjaïa. Et pour cause, des centaines  de citoyens de Chemini y ont tenu un rassemblement de protestation pour réclamer «le raccordement de tous les foyers de la daïra au réseau du gaz naturel dans l’immédiat». Les protestataires, qui ont, dans un premier temps, organisé une marche de la Maison de la culture jusqu’au siège de la wilaya, ont dénoncé l’exclusion de leur région de la deuxième tranche du plan quinquennal 2010/2014, portant raccordement de plus de 50 000 foyers au réseau du gaz de ville. Ils ont aussi tiré à boulets rouges sur le wali de Béjaïa, Hamou Ahmed Touhami, en l’accusant d’avoir failli à ses engagements. «Wali dégage», «Du gaz en Italie, inexistant à Chemini» scandaient les manifestants, tout en agitant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «SDE/DEM cessez d’être les pare-chocs du wali», «Non au détournement de l’argent du gaz » ou encore « Non aux mensonges et à l’exclusion». Les habitants mécontents des quatre communes de la daïra de Chemini exigent qu’une décision en bonne et due forme d’inscription du projet et une autre portant sa notification dans la loi de finance leur soient remises pour qu’ils mettent fin à leur mouvement de protestation.

Le wali accuse

Dans la matinée d’hier, le wali de Béjaïa a, pour la énième fois, tenté sur les ondes de la radio locale, d’apaiser les esprits en réaffirmant que le projet de raccordement des quatre commune de la daïra de Chemini (Akfadou, Chemini, Souk Oufella et Tibane) était bel et bien inscrit dans la troisième tranche du plan quinquennal 2014/2019. «Ce problème n’existe pas, mais on veut le créer parce qu’il y a une arrière pensée. Nous avons un programme réel pour toutes les villes», a-t-il déclaré en substance. Même le ministère de l’Intérieur semble suivre l’affaire du raccordement de la daïra de Chemini au réseau du gaz de ville de très près, comme en témoigne la commission qu’il a dépêchée, jeudi, à Béjaïa, pour s’enquérir de visu de la situation. Néanmoins, les protestataires ne croient plus aux annonces récurrentes du chef de l’exécutif de wilaya, à qui ils reprochent de vouloir les intimider. «Le wali de Béjaïa, qui a essayé de nous intimider en discréditant nos élus (APC, APW et APN), n’a peut être pas eu tort, lorsque ces derniers courent derrière des lots de terrains et des licences pour débits de boissons alcoolisées et autres passe-droits. Des élus qui s’humilient tout en nous humiliant», accuse la coordination des citoyens de Chemini dans un communiqué publié hier, estimant que la revendication de la population tire sa  légitimité des critères, de la ligne de transport du gaz qui traverse le centre du territoire de la région.

Dalil .S

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