Depuis une vingtaine de jours, les habitants du village d’Igherbienne sis dans la commune de Timizart, daïra d’Ouaguenoun, vivent une situation des plus insolites. En effet une meute de chiens errants rode chaque jour et chaque nuit à travers les ruelles du village semant ainsi inquiétude et trouble parmi les villageois. « C’est chaque jour la même chose, ces chiens arrivent tôt le matin et vers le tomber du jour. Ils courent partout à travers les quartiers dérangeant ainsi femmes et hommes et donnant une peur bleue aux enfants au moment de leur rentrée ou sortie de l’école. » nous dira Hamid. Si pour le moment ces chiens n’ont agressé aucune personne, la peur que cela ne se produise est palpable chez Da Slimane, ancien membre du comité du village qui nous dira en l’occurrence : « Le danger est réel quand on sait que le village est à proximité de la forêt d’Aberanne où errent des renards et des loups. Le contact de ces chiens avec ces animaux sauvages est évident et le risque d’une contamination de la rage est prépondérant ». L’alerte n’est pas fortuite quand on sait que le contact avec des chiens, même domestiques, est toujours à risque. Selon des médecins que nous avons accostés sur le sujet, côtoyer le chien représente un risque sanitaire qui, bien que minime, ne peut être nié. Les agents pathogènes transmis par le chien à l’homme sont à l’origine de maladies appelées zoonoses. La prévention de ces infections parfois gravissimes est une préoccupation légitime. C’est ainsi que nous avons appris que le mode de transmission des maladies se fait par contact direct avec l’animal : morsure, léchage, griffure et même simple contact. Cette transmission peut aussi être indirecte, le chien souillant le milieu par des excréments ou transmettant l’agent infectieux à un vecteur arthropode (tique, moustique…) qui le véhicule ensuite à l’homme. Le chien peut également rester porteur sain de l’agent infectieux. Cependant, et toujours selon le médecin, la morsure constitue un risque important de diffusion comme pour la rage dont 30 000 à 50 000 personnes meurent par an dans le monde. C’est dire, dès lors, tout le risque qu’encourent les habitants du village d’Ighrebienne. Pour Da Slimane une seule solution : éradiquer ces chiens, soit par voie d’empoisonnement et dans ce cas, il faut informer les habitants ou par balles, et dans ce cas, il faut une autorisation de la part des autorités concernées et habilitée à délivrer cette autorisation. Mais peut-être que la meilleure façon de procéder est d’alerter les services hygiène et de la santé publique pour qu’elles prennent les dispositions nécessaires afin de parer à toute éventualité fâcheuse. « Il y va de la santé publique, ces chiens finiront par envahir les autres villages de la commune d’où l’urgence d’une action rapide et efficace de la part des autorités et une vigilance de la part des villageois. » nous dira un autre citoyen du village. En attendant cette réaction salutaire, un des représentants du comité du village nous dira qu’il est vivement rcommandé aux parents d’accompagner leurs enfants à l’école, surtout ceux de la première et de la deuxième année primaire le matin et à leur sortie le soir pour éviter tout accident ».
A.S.Amazigh
