Bien que ce village soit à quelques encablures seulement du chef-lieu de M’Kira, les habitants de Tighilt Oukerrouche semblent être délaissés.
En effet, ils disent être oubliés par les autorités. » Nous ne sommes pas loin du chef-lieu. Chaque jour, nous apprenons que les autres villages et même des hameaux moins importants que le nôtre bénéficient des commodités nécessaires pour un meilleur cadre de vie, mais, nous, nous ne voyons rien venir à Tighilt Oukerrouche », viendra nous apprendre l’un des habitants. Et d’ajouter: » plus de vingt-sept foyers n’ont pas, à ce jour, de réseau d’assainissement. Chacun possède une fosse septique et maintenant, avec le temps, nous commençons à sentir les odeurs nauséabondes qui s’y dégagent ». Cela étant, ces habitants interpellent les responsables locaux à inscrire une opération de ce genre pour le village. L’autre problème, évoqué par ce même interlocuteur, est le bitumage du chemin qui mène vers leur village. » Cette piste a existé bien avant toutes celles ouvertes dans cette municipalité. Près de trente ans après l’existence de l’APC, aucun exécutif n’a fait un geste pour la bitumer. En été elle se transforme en tourbillons de poussière, et, en hiver, c’est carrément de la gadoue. Combien coûteront mille cinq cents mètres de bitume devant tout cet argent qui est dépensé parfois pour des projets inutiles? », nous interrogera un autre interlocuteur. Devant ces manques, l’ensemble des villageois se prépare à mener une action de protestation si les appels lancés ne trouvaient pas une oreille attentive. En plus, les parents d’élèves reviendront sur l’implantation des ralentisseurs devant l’école primaire » Hellal Hanou ». » Nos enfants sont en danger. A quand ces ralentisseurs devant cet établissement? », se demandera un parent qui accompagnait son fils, un élève de première année moyenne. D’autres diront simplement que cette école, pourtant la plus ancienne de toute la région, est laissée à l’abandon. Non loin de là ce sont les habitants de Taka qui ont exprimé leur colère le week-end dernier en fermant même ce chemin communal qui les relie au chef-lieu de la commune. » Nous n’avons pas cessé de réclamer la prise en charge de ce chemin. Est-ce que nos responsables vont attendre le jour où nous serons bloqués dans notre village pour ensuite agir? L’eau qui stagne devant l’annexe du lycée nous gêne beaucoup. Parfois, nos véhicules peinent à avancer à cet endroit. Toutes les fossés et ouvrages d’évacuation des eaux pluviales sont bouchés. Ceci est la cause principale de cette situation. Nous demandons la restauration entière de cette route, car, ailleurs et juste après une petite contestation, la machine est mise en branle », notera un villageois. Ce dernier reviendra sur l’affaissement au lieu-dit El Qahwa Bouchène. » C’est un affaissement qui a même endommagé des habitations. Mais, à ce jour et en dépit de toutes les commissions sorties sur le terrain depuis 2012, il n’est pas encore pris en charge », poursuivra la même personne. A entendre ces interlocuteurs, ces villages sont en marge du développement en dépit de toutes les instructions données aux responsables de prendre en charge les doléances des citoyens.
Amar Ouramdane