Six bus communaux provoquent la colère des transporteurs

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Les voyageurs étaient stupéfiés, avant-hier matin, suite au débrayage des différents transporteurs assurant ce service dans l’ensemble des localités de la Soummam. Ighil Ali, Boudjelil, Ait R’zine, Tazmalt en passant par Akbou jusqu’à Sidi Aich, Seddouk, Ighzer Amokrane sont des zones « inaccessibles », dans la matinée d’avant-hier, aux citoyens. « Pourquoi il n’y avait pas de préavis de grève ? Nous, les simples citoyens, qui payons toujours les pots cassés ! », s’insurge une dame faisant le pied de grue dans la gare routière sise à l’entrée du chef-lieu communal. Accusés de « concurrence déloyale », les frondeurs exigent l’arrêt immédiat des 06 bus communaux autorisés par la municipalité d’Akbou, depuis mercredi dernier, à assurer la navette « gratuitement » au niveau des périphéries de la ville du Piton, a-t-on constaté sur place. Selon une source municipale, cette flotte communale fait partie du transport urbain dont la municipalité tarde, malheureusement, à rendre opérationnelle. « On parle du plan urbain de circulation depuis des années, mais, en réalité il n’y a que du cafouillage », nous dit-on. Une grande ville comme Akbou, vouée à devenir une willaya déléguée, est dépourvue à ce jour de transport urbain. A titre d’illustration, la localité cosmopolite de Sidi Ali est desservie, selon notre source, par des transporteurs fraudeurs. « Si un jour un accident de circulation se produisait, il serait catastrophique faute d’assurance », révèle-t-on. Ce constat est validé par Kamel Ichaâlalène, représentant syndical de la daïra d’Akbou. « Comment peut-on parler d’un plan de circulation urbain sans arrêts de bus identifiés, sans un éclairage adéquat, sans routes praticables », dira-t-il. Les transporteurs frondeurs ont rejoint le siège de la mairie en opération « escargot », tout en stationnant au long de la route principale juxtaposant la place du colonel Amirouche. Les représentants syndicalistes affiliés à l’UGCAA ont fini par rencontrer le maire vers midi. « Le maire nous a fait un engagement de retirer ces bus », nous affirme M. Ichaâlalène. Par ailleurs, nous avons, à maintes reprises, essayer de rejoindre le P/APC, Abderrahmane Bensbaâ, mais en vain. Ainsi, les transporteurs ont repris service, selon notre interlocuteur, dans l’après midi. D’après les représentants des transporteurs, pas moins de 500 véhicules de transport et quelques 2000 voyageurs transitent par la gare routière d’Akbou, inaugurée il y a peu de temps. « C’est un nombre énorme ! La régulation de ce créneau doit être faite dans l’immédiat, c’est pour cela aussi qu’on a entamé cette grève», explique M. Ichaalalène. En sillonnant la RN26 depuis Thaharcht jusqu’au village du colonel Amirouche, les piste sont dépourvues d’abris bus. Les transporteurs, ajoute-t-on, se trouvent contraints de se stationner dans n’importe quel endroit. Ces derniers estiment, également, que la gare routière d’Akbou est « très exiguë » pour recevoir tout ce nombre de prestataires. Ainsi, l’état de non conformité de la gare a été mis en avant par les grévistes. «L’aménagement de ce terminal accuse un retard énorme, à cela s’ajoute l’insécurité qui règne au niveau de la station de fourgons d’Akbou, notamment au cours des heures de pointe. À cet égard, nous exigeons des agents de sécurité permanents », demandent-ils.

Menad Chalal

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