Doubler la superficie agricole irriguée, comme objectif

Partager

C’est en ami des arts et des lettres que le ministre des Ressources en eaux a tenu avant-hier une conférence de presse sur son secteur à la maison de la culture Ali Zaamoum, où se déroulait le 9ème salon du livre amazigh et des multi médias dont il avait auparavant visité les stands, un à un et encouragé les trente éditeurs à continuer à œuvrer pour plus de culture, et plus spécialement la culture amazighe qui a un grand retard à rattraper. D’ailleurs, c’est dans ce contexte hautement littéraire que s’inscrivait la première question de cette rencontre avec la presse : monsieur le ministre lisait-il beaucoup et quel était son livre de chevet ? Réponse : dans sa jeunesse, effectivement, mais sûrement beaucoup moins, depuis, eu égard aux charges qu’il exerce aujourd’hui. Quant au livre de chevet, il reste, actuellement, celui de Debih Chérif. Au sujet du livre et de la langue amazighe, il a plaidé pour une promotion qui les mettrait au cœur de notre culture et de notre patrimoine culturel. Soulignant, en matière d’entrée dans le vif du sujet, l’importance des progrès réalisés en matière d’AEP,  et qui ont permis à un grand nombre de communes d’être raccordées, suite aux grands transferts opérés à partir des nouveaux barrages, le conférencier a annoncé un programme de 400 milliards de centimes, confié déjà à des entreprises, qui améliorera à partir de juin prochain dans une large mesure la situation en matière de distribution d’eau potable et mettra en principe fin aux dysfonctionnements subsistants encore à ce niveau. Pour les zones éparses, où il reconnaissait qu’ « il reste encore des efforts à faire », le ministre a fait état d’un autre programme qui sera réalisé en collaboration avec le ministère de l’intérieur qui s’étalera sur cinq ans (2015-2019), ainsi que du programme d’action porté par le gouvernement en urgence et adopté par les deux Chambres et qui traduit « la forte volonté de l’Etat de diversifier l’économie nationale et de réduire la facture d’importation. » Un plan qui s’étend lui aussi sur cinq ans et qui s’inspire du programme présidentiel. Il s’agit de doubler la superficie des périmètres irrigués estimées à plus d’un million d’hectares (1, 16 millions HA). Considérant la wilaya de Bouira comme une pièce maîtresse dans la bataille qui s’engage autour de la sécurité alimentaire du pays, le responsable des ressources en eau a déclaré à ce propos que cette dernière dispose cependant d’un important potentiel hydrique et qu’il importe de mobiliser afin de parvenir à cet objectif qui est de doubler la superficie agricole irriguée estimée à 4%, à l’échelle nationale. Cette surface qu’il faudra « élargir » pour recevoir les cultures maraichères, a été estimée à un million d’hectares par l’orateur. Abordant la situation des offices des périmètres irrigués qu’il juge critique, le ministre a fait savoir qu’un budget spécial mobilisant quelque 700 milliards de centimes sera mis en place par son ministère pour, d’une part, éponger le passif des 7 ou 8 offices, et assurer la mise à niveau de ces périmètres abandonnés.  Jugeant le rôle essentiel de l’Office national de l’irrigation et du drainage qui coiffera ces offices locaux, le ministre a informé qu’il génère 250 000 HA. La situation des barrages menacés d’envasement ou d’ensablement a également été évoquée au cours de cette conférence. Le ministre a parlé de « phénomène à éradiquer », même s’il reconnaissait que le problème ne concernait que les ouvrages construits au temps de la France. Et c’est dans une perspective assez éloignée que notre pays s’équipe déjà de moyens de dragage. Ainsi, la fabrication made in Algéria de trois dragues qui permettront d’amener dans un an les barrages à 60% de leur capacité effective, alors que l’objectif pour le court et le long terme (2015-2019) est d’atteindre les 80%. Ce programme, dont une partie est confiée à SONATRACH qui prend en charge 3 ou 4 barrages, verra la construction d’autres dragues en collaboration avec un bureau d’étude espagnol, expert en ingénierie, a ajouté encore le ministre. Rappelons que le recul des précipitations et le stress hydrique affectent  fortement les ressources disponibles, estimées à 5 milliards de m3, ce dernier a plaidé pour un service public digne de ce nom, soucieux de renouveler en permanence son stock et de le préserver. En d’autres termes : « stocker le maximum et perdre le minimum ». 

Aziz Bey

Partager