Alors que normalement, dans tous les villages à travers la daïra de Tizi-Gheniff, la nouvelle campagne oléicole a déjà été entamée par des cérémonies de sacrifice ou «Timechret», il n’en demeure pas moins que toutes les aires de stockage des huileries sont encore vides.
«Cette année encore, comme l’an passé nous nous attendons à une mauvaise récolte alors qu’il y a trois années, nous avons commencé à fonctionner à partir de la deuxième quinzaine du mois de septembre jusqu’au début de mars, c’était une année exceptionnelle », nous confie ce propriétaire d’une huilerie qui se fait beaucoup de soucis quant à rentabiliser son investissement, le plus rapidement possible. Au demeurant, chez les oléiculteurs, c’est le même sentiment et le même pessimisme qui prédominent. «Les oliviers ont eu au printemps, une très bonne floraison, ce qui supposait une très bonne récolte mais malheureusement des orages et des tempêtes avaient éclaté ne laissant que peu de chance aux fleurs les plus résistantes de tenir le coup et, de surcroît, lorsque les fruits s’étaient formés, c’étaient les grandes chaleurs qui avaient donné le coup de grâce, donc, tout est lié aux conditions atmosphériques», nous confie cet oléiculteur du village «Tamaanet», relevant de la commune de M’Kira. Par ailleurs, malgré un rendement plus que médiocre, il n’en demeure pas moins que les villageois, en familles, s’y rendent à leurs oliveraies pour débroussailler et pour apporter des soins nécessaires à leurs arbres et cela chaque matin et durant toute la journée. «Evidemment, bien que nous nous attendions à une mauvaise récolte, nous devons nous occuper de nos oliviers, au moins une fois l’an. Il faut procéder à leur taille et surtout débroussailler sinon, un véritable maquis les envahira et constituera un élément propice à un éventuel incendie qui les fera disparaître en un clin d’œil et sans que nous puissions faire la moindre chose pour les sauver. Donc, en quelque sorte, nous procédons à une prévention contre les incendies en nettoyant au-dessous des oliviers», nous confient les villageois rencontrés sur notre chemin.
Essaid Mouas