Conditions d’hygiène bafouées

Partager

Le marché hebdomadaire d’Ighil Ali, que nous avons eu à visiter au hasard d’une pérégrination, étale au grand jour des pratiques commerciales qui font l’impasse sur les règles d’hygiène les plus basiques.

Il en est ainsi de la vente de certains produits carnés, comme la sardine et le poulet. En sus de la rupture de la chaîne de froid, le poisson pélagique est proposé dans des caissettes ouvertes aux quatre vents et exposées à toutes les formes d’impuretés. Les conditions de vente du poulet ne sont guère meilleures. L’absence de contrôle aidant, des commerçants animés par la seule pulsion rentière, ont renoué avec des pratiques, pourtant formellement interdites depuis l’apparition de la grippe aviaire : l’abattage et la vente du poulet sut les lieux publics. Les précautions d’hygiène et de sécurité alimentaire sont horriblement foulées au pied par une poignée d’aigrefins, qui prennent un malin plaisir à entretenir l’instinct morbide du mercantilisme, en faisant saigner le gallinacé avant les bourses. En deux temps trois mouvements, l’oiseau est pesé abattu, dépouillé et emballé. Une performance continuellement rééditée, dans un mélange de poussière et de sang se répandant en ruisselets. Un tas d’immondices et de colis malodorants trône à proximité de ce manège dégoulinant d’indécence. Le hic dans tout ça est que tout le monde semble s’accommoder d’une pratique pour le moins pernicieuse. A commencer par l’acheteur, cet eternel dindon de la farce, dont les mises en gardes, maintes fois réitérées, ne semblent être pour lui que fariboles. « Le consommateur se doit de rester constamment sur ses gardes, en évitant d’acheter des produits qui pourraient nuire à sa santé. Ce n’est qu’à ce prix que l’on pourrait mettre un terme à ces pratiques éhontées », estime un jeune père de famille d’Ighil Ali. Pour sa part, un autre citoyen résident à hauteur du chef-lieu croit savoir que « la responsabilité est partagée entre le consommateur, qui doit faire preuve de vigilance et d’exigence, et les pouvoirs publics, lesquels ne doivent pas faillir à leur mission de surveillance et de contrôle », déclare-t-il.

N.M.

Partager