Chaque année, la journée mondiale des handicapés nous rappelle la situation vécue au quotidien par cette frange de la population.
Nous sommes habitués à les voir passer quotidiennement, sans que cela nous émeuve outre mesure. Quel que soit leur handicap, ils ne sont nullement gênés de se rendre en ville, une façon pour eux de vivre sans complexe, leur différence. Certains, dans le besoin, tendent la main pour récolter quelques pièces alors que d’autres, plus nantis peut-être, se contentent de leur rente. Non voyants ou paraplégiques, ils ont tous besoin d’être assistés dans la vie quotidienne. Si les fauteuils roulants qui tendent à se généraliser facilitent les déplacements, ils ne règlent cependant pas les problèmes auxquels les paralysés font face quotidiennement. Aucune structure étatique, même les plus récentes, ne possède une architecture devant permettre l’accès au fauteuil roulant. Pour pénétrer dans l’enceinte d’une administration (Daïra, poste, mairie, banques et autres) les usagers doivent d’abord gravir quelques marches d’escaliers. A croire que ces institutions ne sont construites que pour les valides. Les difficultés sont identiques même dans le secteur privé. Les handicapés ne peuvent accéder dans aucun salon de coiffure pour se faire couper les cheveux. Le seul qui se trouve au ras du trottoir est, malheureusement, doté d’une porte étroite. La prise en charge par l’état de cette frange de la société est loin de satisfaire les concernés. La pension de la plupart d’entre eux suffit tout juste à des besoins limités. Faute d’association active ou de structure pouvant les recueillir, ils vadrouillent à longueur de journée en attendant la tombée de la nuit. « S’adonner continuellement aux jeux de dominos ou rester dans un coin de rue à observer les passants finit pas devenir ennuyeux. Alors je monte et descends la rue dans l’espoir de rencontrer quelque connaissance pour faire la causette et passer ainsi un peu de temps » nous confie un handicapé rencontré au centre ville. Il habite chez ses parents dans un « taudis » exigu où il ne peut prétendre à une chambre personnelle. La dernière distribution de logements sociaux l’a raté et a profité à ses frères mariés. Certaines associations telle « Assirem » du village d’Ait Ailem qui a créé un centre pour inadaptés, dispense des cours, depuis plusieurs années, à des enfants en bas âge. Dans le domaine sportif, l’Association pour le développement du sport féminin a engagé il y a quelques mois, une section de basket-ball dans le cadre de handisport. Malgré toute la volonté des responsables d’associations et de tous les bienfaiteurs, la prise en charge ne peut être effective que si l’état intervient par la construction de structures adéquates encadrées par un personnel spécialisé et dotées de budget.
A.O.T.