L’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira, qui accueille des dizaines de malades par jour, fait face au manque criard et récurant de techniciens en radiologie. Pourtant, cet établissement hospitalier a été doté de scanners, lesquels, faute de techniciens, sont en …jachère. Cet état de fait exaspère au plus haut point les patients, qui n’en finissent pas de se plaindre de cette situation qualifiée de grotesque. «A quoi s’équiper de scanner sans recruter des gens à même de le faire fonctionner ?», s’interrogera un malade rencontré aux abords de cet EPH et qui venait de se faire réorienter vers l’EPH d’Ain Bessam. Il est vrai que le flux considérable des malades venant effectuer un scanner et qui repartent «bredouilles» laisse perplexe plus d’un. Certains médecins admettent qu’ils sont «gênés» de renvoyer des malades qui viennent parfois de loin, tout en sachant que les équipements existent. «Nos différents services de radiologie sont en effet bien équipés. Mais il y a un tel manque en techniciens qualifiés que tout le matériel ne sert à rien. Ce problème est dû au manque de formation dans certaines spécialités au niveau des écoles. Pour éviter la dégradation de ces équipements, nous nous contentons de les faire fonctionner de temps à autres», nous a confiés un médecin urgentiste. Pourtant, lors de sa dernière visite à Bouira, le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, M. Abdelmalek Boudiaf, a annoncé que «la décision d’affecter un certain quota de médecins spécialistes et radiologues à Bouira a été prise», a-t-il déclaré au mois de mars dernier. Neuf mois plus tard, il semble que les directives du ministre n’ont pas été respectées et ce, au grand dam des malades.
R.B