La population de la commune de M’cisna sur les hauteurs de Seddouk, est lourdement pénalisée par l’absence d’un service de distribution du courrier postal. En effet, l’image du facteur, le sac en bandoulière, sillonnant les villages et les hameaux les plus reclus et reculés pour acheminer le courrier au plus près des citoyens, n’est qu’un souvenir. Autre temps, autre mœurs, serions-nous tentés de dire. Evolution et révolution technologique oblige, les responsables d’Algérie-poste ont opéré un recentrage progressif de leurs activités, en jetant leur dévolu sur des segments plus porteurs et donc plus rentables et plus en adéquation avec les besoins de l’heure. Dans la foulée de ce redéploiement, la distribution à domicile du courrier a été tout bonnement effacée et le métier du facteur est promis à la disparition. « Au lieu d’attendre, comme jadis, l’arrivée du facteur au seuil de la porte, on se déplace jusqu’à l’agence postale du chef-lieu pour y retirer le courrier. Parfois, on effectue ce long déplacement pour nous entendre dire qu’il n’y a rien», se lamente un habitant du village Iazzouzen, l’un des plus excentré de la circonscription. «Il y a des gens qui possèdent des boîtes postales, mais il n’y en pas assez pour tout le monde, et puis, cela ne règle pas le problème du déplacement lequel n’est pas si simple pour les personnes âgées et invalides comme moi», affirme un retraité du village Tighermine. Le plus souvent, nous signale-t-on, le courrier n’arrive pas à destination, ou alors il parvient en retard. «Il m’est arrivé de recevoir une lettre, deux mois après la date de son expédition. Parfois, le courrier se perd en cours de chemin», temoigne un citoyen du village Ighil Ouantar. D’autres villageois soutiennent que, souvent, le courrier effectue de longues et improbables pérégrinations avant d’arriver à bon port. «Les lettres voyagent au petit bonheur la chance, passant d’une personne à une autre. Quand elles arrivent au destinataire final, elles sont soit froissées, déchirées ou éventrées», déclare un citoyen du village Amagaz. «Si, par malheur, votre courrier tombe entre les mains d’une personne malveillante, c’est la chance ou le projet d’une vie qui peut tomber à l’eau», dira-t-il.
N.M.
