Ferroukhi à l’écoute des pêcheurs

Partager

La Direction de la pêche de Béjaïa, en collaboration avec l’entreprise portuaire et des associations activant dans le domaine de la pêche et de la protection de l’environnement, organise, hier et aujourd’hui, les premières journées de la pêche artisanale.

À Cette occasion, le ministre de la Pêche a fait le déplacement pour rencontrer les acteurs de la vie maritime de la région. Une importante exposition a été organisée sur le port de pêche, avec près d’une quarantaine d’exposants, tant institutionnels qu’associatifs et économiques. C’est ainsi que des entreprises sont venues de plusieurs régions du pays présenter leurs produits, telles celles venues de Ténès et de Tlemcen. Plusieurs produits ont été présentés au public, à l’instar de conserves de thon, des machines et moteurs de bateaux, de filets de pêche, etc… Les opérateurs publics spécialisés dans l’investissement, tels la BADR ou encore l’ANSEJ et la CNAC, étaient également présents, proposant aux visiteurs des formules d’investissement et de création d’entreprises. Vêtu tel un marin, avec son Kaway et sa casquette marine, le ministre, Sidi Ahmed Ferroukhi, a fait le tour des stands, tenant à visiter chacun d’entre eux et à échanger avec les acteurs de la pêche de la région. En parallèle, plusieurs animations ont été organisées dans la même enceinte, telles : la distribution de poissonneries ambulantes à plusieurs promoteurs, un concours de dessin sur le thème de la pêche, pour les enfants, et un concours culinaire autour du meilleur plat de poisson. La foule était nombreuse et le temps s’apprêtait à ce genre de manifestation. Les pêcheurs ont profité de l’événement pour poser leurs problèmes à la fois au ministre et au wali qui l’accompagnait. L’aquaculture semblait inquiéter les pêcheurs artisanaux qui ont exprimé leur souci de voir leur métier disparaître en faveur de la pêche industrielle et des fermes aquacoles. Dans un entretien que nous avons eu avec le directeur général du port de Béjaïa, M. Djelloul Achour, notre interlocuteur a insisté sur la nécessité de diversifier les activités liées à la pêche et à son organisation. «Il y a un grand besoin dans le secteur, et il y a du travail pour beaucoup de monde. Il y a au niveau national beaucoup de ressources qui pourraient être davantage exploitées pour améliorer le niveau et la qualité de la pêche dans ce pays», dira-t-il. M. Achour a rappelé que la région de Béjaïa occupe la deuxième ou troisième place dans le secteur en Algérie. «Le métier de pêcheur gagnerait à être renforcé et cet événement a justement pour objectif d’encourager cette filière qui constitue un important pôle économique pour la région», ajoutera-t-il. Après plus de deux heures de visites et de discussions, les pêcheurs ont été invités à une séance de travail avec le ministre qui a tenu une conférence au niveau du Théâtre Régional de Béjaia. Il a insisté sur la nécessité d’honorer les pêcheurs en général, et les plus anciens d’entre eux, en particulier. Il a répondu aux questions de l’assistance qui s’est montrée très au fait de l’évolution du métier de la pêche dans le monde. Certaines questions sont néanmoins restées sans réponse, provoquant le mécontentement de certains participants. Espérant que dans les prochains mois, les décisions administratives et les textes réglementaires déjà existants seront mis en pratique, et permettront ainsi à l’ensemble des acteurs de la pêche d’exercer dans la sérénité tout en préparant les générations futures à prendre le relais des aînés. Une deuxième journée d’exposition est prévue pour aujourd’hui, dimanche. Puisse-t-elle prolonger les débats qui ont continué même après le départ du ministre. Certains acteurs de la filière nous ont exprimé leur satisfaction de voir les pouvoirs publics s’impliquer dans un secteur aussi sensible, pour éviter de voir des monopoles s’installer et exclure les plus modestes de l’accès à leur traditionnel gagne-pain. Il est à signaler que le ministre de la Pêche a annoncé la réalisation d’une poissonnerie au chef-lieu de wilaya. Le projet coûtera la bagatelle de 1,7 milliard de centimes pour un délai de réalisation de sept mois. Nous apprendrons également que les professionnels de la pêche à Béjaïa bénéficieront de locaux d’ici deux mois. Signalons par ailleurs que le ministre s’est également enquis des travaux portant la délocalisation du port pétrolier.

N. Si. Yani

Partager