Chants soufis de Kabylie…

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Alors, nous n’avons d’autre choix que d’attendre que sorte, de temps en temps, un CD non pas qui nous fasse danser…mais qui nous fasse voyager à travers ce qui reste encore de notre culture, rattrapée, elle aussi, par le vent de la “modernité”. Chants soufis de Kabylie fait partie des CD à écouter car il nous réconcilie avec une partie de notre patrimoine culturel très longtemps ignoré : les chants soufis. L’auteur n’est autre que Nadia Ath-Mansour, fille du poète Ramdane Ath-Mansour. Nadia, qui cumule les vocations – elle est médecin-psychanalyste, écrivain- révèle, ici, une voix forte à même de redonner le goût aux auditeurs kabyles. C’est la première fois, à notre connaissance, qu’une voix féminine chante des chants soufis. Les auditeurs peuvent être choqués (est-ce le terme qui convient ?) s’ils ne se sont au préalable imprégnés des notions de soufisme, de mystique. Le sujet qui s’exprime dans les textes est un sujet humain qui cherche à fusionner avec le divin. On retrouve la même quête dans la poésie du poète-chanteur Si Moh. Voici comment est présenté “Ad cekkreg”, un des chants qui composent l’album : “chant de louanges à Dieu, par les pèlerins de l’âme. Ils foulent le long sentier de l’Esprit, sentier qui ne connaît ni le désir, ni la plainte, mais la joie silencieuse de la proximité. Le seigneur est loué dans l’épreuve comme dans l’abondance, dans la souffrance comme dans la joie.”Le lexique utilisé par Nadia Ath-Mansour pour présenter ce texte montre que le sujet s’inscrit dans un cadre qui transcende l’environnement matériel immédiat, aspirant à une transcendance. La voix de Nadia Ath-Mansour est accompagnée à la guitare sèche. Si les “connaisseurs” en musique peuvent trouver la musique banale et les accords trop simples, nous pensons, pour notre part, que cette musique sied bien à la thématique abordée. Et puis, le but n’est pas de danser, mais… de méditer.

in Tamazgha

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