En grève depuis mardi dernier, des travailleurs de la direction des transports de la wilaya de Tizi-Ouzou ont reconduit, hier, leur débrayage cyclique de trois jours par mois, et ce, pour dénoncer la gestion « hasardeuse » de la directrice du secteur.
La direction des transports de la wilaya est, depuis hier, sous l’emprise des travailleurs grévistes. Un collectif sous l’égide de la section syndicale de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Depuis la matinée et à défaut de rallier leurs postes respectifs, les grévistes se sont rassemblés devant l’entrée principale de la direction. Ceci, sans pour autant geler l’activité de la direction. Seule l’entrée fut ornée par des pancartes et autres banderoles sur lesquelles les travailleurs ont porté leurs revendications. «La grève cyclique de trois jours renouvelables chaque début de mois est initiée pour dénoncer le comportement de la directrice», dira un travailleur rencontré sur place. Et d’ajouter : «Sur les 35 travailleurs que compte la direction des transports de la wilaya, 25 sont adhérents au mouvement de protestation». Pour résumer les conditions ayant poussé les travailleurs à initier ce mouvement, notre interlocuteur souligne que «la directrice applique une gestion centralisée qui n’est pas pour faciliter le travail du personnel». Les grévistes attirent aussi l’attention de la directrice afin de régler les problèmes de promotion des travailleurs, de recrutement en plus de la reconnaissance de la commission paritaire. Pour le premier point, notre interlocuteur explique « comment la directrice, au lieu de permettre aux travailleurs qui sont dans le secteur depuis plus de 25 ans de bénéficier d’une promotion, préfère recruter de nouveaux travailleurs. Comme c’est prévu, d’ailleurs, pour trois postes disponibles actuellement». Notre interlocuteur souligne aussi qu’un inspecteur des transport terrestre et une femme de ménage, retenus pour des postes au sein de la direction, attendent toujours leur PV d’installation». Par ailleurs et dans la déclaration du collectif des travailleurs au sein de la direction et affiliés à l’UGTA, ces points ont été soulevés en plus d’autres revendications. En effet, dans le document, on parle du «déni de droit de représentation des travailleurs», et «du remplacement du conducteur auto 2ème catégorie par une personne étrangère». Les travailleurs accusent aussi la responsable du secteur du «non respect des engagements pris lors de la signature du protocole d’accord le 30/04/2014, dénotant de ce fait la désinvolture qui caractérise cette directrice». Un peu plus loin, dans le même document qui nous a été remis, il est noté «le mépris et le despotisme affichés par cette directrice à l’endroit des travailleurs en les privant de leur droit élémentaire qu’est la promotion après une carrière de vingt (20) ans et plus d’ancienneté et son refus d’ajouter, dans l’ordre du jour de la commission paritaire, le point relatif à l’adoption de choix des modes de recrutement». Citant aussi d’autres agissements, comme «la fermeture des portes pour permettre à l’huissier de justice de prendre des photographies» ou encore «l’ingérence du mari de la directrice dans la gestion interne de la direction durant la grève». Les travailleurs dénoncent la gestion « hasardeuse» de la directrice des transports de la wilaya». Déterminés à aller au bout de leur action cyclique pour la satisfaction et l’aboutissement de leurs revendications jugées «légitimes», les travailleurs rencontrés sur place, hier, rappellent que la justice, près de laquelle ils ont été traînés par leur directrice, leur a donné raison, et ce, «en tranchant sur notre action comme étant légitime», dira ce représentant. Dans leur déclaration, les travailleurs ne s’arrêtent pas à la dénonciation. En effet, ils appellent le ministre de la Tutelle ainsi que les autorités locales à «trouver une solution à ce conflit qui dure depuis le mois de mars 2014». Un conflit «dont la seule responsable est la directrice des transports par son obstination insensée, irréfléchie et surtout irresponsable», terminent-ils. D’autre part, la directrice du secteur des transports de la wilaya de Tizi-Ouzou, fustigée par les accusations des grévistes, n’a pas voulu nous recevoir et toutes nos tentatives d’avoir sa version des faits et des réponses aux accusations portées par le collectif à l’origine de l’action, sont restées vaines.
Tassadit Ch.
