Sit-in hier au CHU Nedir Mohamed

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Ils étaient une centaine d’étudiants en médecine dentaire à observer un sit-in, hier, devant la direction générale du centre hospitalo-universitaire Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de «pratiques d’un autre âge !». En effet, et selon les contestataires, le CHU a déposé plainte contre trois internes en médecine dentaire (deux hommes et une jeune femme). «Sur les trois délégués visés par cette action en justice, deux sont des internes en dernière année de médecine dentaire et le troisième et quant à lui en cinquième année », nous apprendra l’un des représentants des grévistes, ajoutant : «Ils ont reçu les convocations, hier, par huissier de justice, pour se présenter au tribunal administratif de Tizi-Ouzou, au motif de fermeture de la clinique dentaire de M’Douha qui relève du CHU et grève illégale». Un autre étudiant nous dira scandalisé et interrogatif : « Plus de 450 étudiants ont signé la pétition et ont pris part à la fermeture de cette clinique dentaire et seulement trois d’entre eux ont fait l’objet d’un dépôt de plainte ! Quelle en est la raison ? Pourquoi ces trois-là et pas moi ou un autre, nous étions huit délégués ?!». «Cette grève nous l’avons décidée tous ensemble d’un commun accord. Pourquoi cibler nos trois camarades, qu’ont-ils fait que nous n’ayons tous fait ?», s’interroge un autre étudiant gréviste. «Par ce geste, ils ont achevé de nous humilier sur la place publique. C’est l’affront suprême ! Des internes devant le tribunal pour une grève légitime… c’est du jamais vu !», s’indignera une contestataire. Deux des internes concernés par ce dépôt de plainte nous diront que les raisons de cette procédure judiciaire «injuste et injustifiée» seraient le fait qu’ils étaient délégués, l’année dernière, dans une action similaire pour les mêmes revendications, «action qui n’avait rien donné», préciseront-ils. «Cette année, nous avons décidé d’aller jusqu’au bout, d’où la sanction», dira une autre étudiante. «Il n’y a que le doyen de la faculté de médecine et les maîtres assistants qui prennent part à nos réunions pour tenter de trouver une issue aux problèmes que nous soulevons. Les représentants du CHU quant à eux pratiquent la fuite en avant et n’assistent même pas aux réunions», précisera-t-elle. Joint par téléphone, le directeur général du CHU, le Pr Abbès Ziri, nous expliquera : «Tous les points inclus dans la plateforme de revendications de ces étudiants sont purement pédagogique et relèvent de la faculté de médecine et non pas du CHU». Il ajoutera : «Nous, nous mettons uniquement la structure à disposition. Tout ce qui a trait à l’enseignement ou à la pédagogie, c’est la faculté qui s’en charge. D’ailleurs, il n’y a qu’à voir la banderole qu’ils ont accrochée au portail du CHU (Les étudiants de médecine dentaire en grève), le terme ’’étudiants’’ veut tout dire !». Au sujet du dépôt de plainte contre les trois étudiants en médecine dentaire, nos questions se heurteront à un refus catégorique de répondre de la part du DG du CHU. Rappelons que les grévistes demandent l’intervention immédiate des responsables concernés pour régler en urgence les problèmes qui prévalent au sein du service de pathologie bucco-dentaire et «compromettent notre formation», ont-ils affirmé. La plateforme de revendications qui nous a été remise par les protestataires comprend d’autres revendications telles la mise à la disposition des étudiants de tout le matériel consommable dont ils ont besoin, l’entretien des fauteuils au niveau des différents services et le remplacement de ceux qui sont usés. Ils réclament également une meilleure hygiène dans les différents services, ainsi que la réorganisation des horaires de TP des différents groupes, de façon à assurer un désengorgement des services (en particulier celui de pathologie).

Karima Talis

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