Depuis que la station de fourgons desservant les régions montagneuses a été transférée du stade du premier novembre vers Oued Aissi, les voyageurs à destination ou en provenance de Tizi-Ouzou ne cessent de se plaindre.
Située à la sortie de la ville, l’ancienne gare « ne gênait en rien. Bien au contraire, les voyageurs qui y accédaient en toute sécurité pouvaient rentrer chez eux en cas de manque de transport», nous confie une jeune étudiante, qui, depuis, a limité ses déplacements. Le problème concerne en réalité tous les citoyens de Ain El Hammam et d’Iferhounène, appelés à se déplacer. « Au lieu de payer notre place jusqu’en ville comme auparavant, nous sommes maintenant contraints de nous arrêter à Oued Aissi pour prendre la navette qui nous mènera en ville. En plus des retards qui nous sont occasionnés, nous sommes obligés de payer quotidiennement quarante dinars supplémentaire en frais de transport», a-t-on dit. Les concernés se plaignent surtout de leur retour le soir. Ils racontent que, sortis tard de leur travail, ils ratent les derniers taxis et fourgons. « Nous sommes à la merci des voyous et autres brigands, prêts à nous détrousser. Nous n’avons d’autre choix que de fuir les lieux et nous rabattre sur les taxis clandestins aux aguets, qui nous font payer « le tarif de nuit ». Dès que la gare commence à se vider des derniers taxis et fourgons, elle est investit par des groupes de jeunes gens aux desseins douteux. Sans la présence de la police, personne ne peut les dissuader de passer à leurs actes. Des jeunes filles arrivées à l’heure du départ du dernier taxi, il y a quelques jours, nous font part de leur désarroi, lorsque le taxieur de Ain El Hammam, « chargé d’hommes », a démarré les laissant en rade. « Aucun d’eux n’a fait valoir la dignité de montagnards dont ils prévalent pour nous aider à rentrer chez nous», lancent-elles. La chance de leur vie, ces deux jeunes filles la doivent à un automobiliste de la région qui les avait reconnues et emmenées. Des histoires d’agression à la faveur du soir sont légion. Pour éviter de telles mésaventures, la plupart des voyageurs rentrent tôt ou, à défaut, ils passent la nuit à l’université pour les étudiants, ou à l’hôtel pour les autres. On nous dit que « des présidents d’APC concernées ont déjà soulevé ce problème à la direction des transports de la wilaya de Tizi Ouzou, mais, pour l’heure, et « malgré les promesses », rien de concret n’a été enregistré.
A.O.T.

